mercredi 24 décembre 2014

mercredi 17 décembre 2014

Le zibellino,l'insolite bijou-fourrure




Cesare Vecellio, parent de Titien, est connu pour ses études sur la mode. Son traité “degli abiti antichi e moderni delle diverse parti del mondo”,donne les noms et les adresses des artisans, des tailleurs et s’intéresse  aussi aux accessoires insolites de la mode comme le bijou-fourrure!



Eleonora  Gonzague.1536-1537



Il s’agit d’un type particulier de bijou - qui n'était certes pas l'apanage des Vénitiens- très en vogue au XVIème siècle avec certaines parties en or et pierres précieuses que les nobles dames portaient sur elles pour attirer -dit-on-les puces et autres parasites!

Ce singulier accessoire témoignait-il de la mauvaise hygiène corporelle de la société?
Rien n'est moins sûr.
Les femmes riches auraient-elles porté un accessoire si ostentatoire pour faire connaître à tous 
 leurs problèmes de vermine ?

Atelier du Bronzino .Isabella di Cosimo.1560
Le mot italien zibellino (pl. de zibellini ) se réfère à la plupart des mustélidés(la martre, la belette, l'hermine, la loutre, le putois, le blaireau ou le vison, animaux sauvages. ) et   semble être  un terme plus approprié pour cet accessoire de mode  que les femmes portaient  sur  jeté " négligemment"  sur l'épaule, tenu dans la main ou pendu à une chaîne ouvragée.



Pour rendre moins inquiétant cet accessoire, l’animal était souvent privé de la tête et des pattes que l’on remplaçait par des éléments en or ou en pierres précieuses élaborés par des bijoutiers. 



G.B.Moroni 


Signe d'un statut social élévé, il était de bon ton de se faire portraiturer avec son zibellino.
Certain(e)s l'emportaient même dans la tombe.
Certains? 
Les hommes n'ont pas échappé à cette mode mais, nous ne parlons ici que d 'élégance féminine, n'est-ce pas?



A Bologne, en raison  de la décoration excessive des zibellini, le gouvernement fut contraint d'émettre un décret interdisant leur décoration avec de l'or, des perles ou des pierres précieuses. 

Peu de temps après, Milan  fit de même.
 Enfin, en 1575,  l'Italie interdit tout-à-fait les zibellini trop "somptueux" .
On peut penser que Venise  n'échappa pas à cet interdit.







G.A.Fasolo

Livia da Porto Thiene et sa fille aînée.Véronèse.

Bien que son paletot soit doublé de fourrure( lynx?), la comtesse porte sur le bras une martre montée en zibellino.

Véronèse était célèbre pour son utilisation de la couleur, sa maîtrise du rendu   des  tissus de luxe, des textures  y compris la fourrure de la martre.
En 1552,la comtesse  était enceinte de sa fille Emilie.

"Or,le zibellino  , surtout celui  constitué d'une peau de martre,  était censé augmenter la fertilité d'une femme et la protéger pendant la grossesse. "


La légende  est référencé dans l'histoire de
 Galanthis dans les  Métamorphoses , d'Ovide(clic)


Les femmes ont continué  de porter des zibellini , ou  du moins une version actualisée de cet accessoire .
Par exemple, sous la forme d'un manchon. 

Pendant les années 1920 et 1930, les étoles de fourrure sont devenues extrêmement populaires, pas pour leur  capacité à repousser les puces , mais plutôt pour leur raffinement et leur  chaleur.
Avec une maman pelletière, j'ai bien sûr été élevée dans le milieu et je conserve dans mes armoires quelques pièces de fourrure.

Nous en sommes aujourd'hui à  l'imitation de qualité,
 et c 'est très bien ainsi !


Belle semaine à vous!





vendredi 12 décembre 2014

Les larmes d'Aphrodite...




Nous disposons de bien des témoignages d'où il ressort que les Vénitiennes avaient le goût des pierres précieuses, diamants, rubis, émeraudes, saphirs, etc.
C'est ainsi que  tel écrivain  se souvient d'avoir admiré, réunies dans une seule pièce, 25 jeunes femmes, toutes plus belles l'une que l'autre, qui avaient sur la tête, au cou et aux mains, tant de bijoux:"qu'on pouvait déjà estimer qu'il y en avait pour plus de cent mille ducats"



Pendant le 16ème siècle, 
 il était très à la mode de porter de grandes quantités de perles.
Vêtements et accessoires étaient, eux aussi, ornés de perles













Pendant le 17ème siècle Jaquin de Paris a breveté une méthode de fabrication de fausses perles.Faiseur de chapelets, il observa que lorsqu'on lavait un petit poisson nommé ablette, l'eau se chargeait de particules brillantes et argentées.Le sédiment de cette eau avait le lustre des plus belles perles, ce qui lui donna l'idée de les imiter.
Ce sédiment se nomme "essence de perles".
En le fondant dans du verre que l'on souffle en petites boules, on réussit à imiter les perles.Il fallait environ 20.000 ablettes pour faire une livre d 'essence.

 Des balles creuses en verre soufflé étaient recouvertes de vernis mélangé avec cette"essence de perles"  .
Les boules creuses étaient ensuite  remplies avec de la cire pour les renforcer. Cette technique fut utilisée par tous les bijoutiers durant plus de 200 ans.
Jaquin a sans doute perfectionné l'art d'imiter les perles mais il n'a pas la gloire de l'invention.


En effet, un citoyen de Venise imitait déjà les perles fines au moyen d'un émail transparent auquel il donnait la forme nécessaire et qu'il remplissait d'une matière colorante.
Les premières furent fabriquées à Murano, 
elles consistaient en de petits globules de verre intérieurement enduits d'un vernis de couleur perle.



Mais ce vernis , dans lequel entrait un amalgame de mercure, fut vraisemblablement ce qui engagea, au commencement du XIIIe siècle, le gouvernement de Venise à défendre la fabrication et la vente de ces perles" fines".

Passez une belle semaine !




samedi 6 décembre 2014

Jamais sans mes orecchini !


""Symbole inéluctable de féminité et de grâce. 
Témoin discret du passage du temps et de l’histoire. 
Évocation originale du caractère.
 Duo indissociable de sensibilité et de souvenir. 
Symétrie parfaite du miroir des humeurs et des tempéraments. 
Jumelles insolites au charme insoupçonnable.""


Boucles "girandolles"

De nombreux portraits témoignent de l'engouement des Vénitiennes  pour les bijoux en perles, et en particulier les boucles d'oreille. Ces dernières étaient en général constituées de perles en forme de gouttes suspendues à un anneau d'or. Selon certains spécialistes, les girandoles ne se seraient réellement démocratisées qu'à la fin du XVIIe.s.




Longtemps, le bijou fut un signe extérieur de pouvoir et de richesse réservé aux hommes : rois, papes et autres chefs guerriers arboraient bagues, couronne, bracelets, pectoral. Il leur servait également de défense : la couronne protège la tête, le pectoral éblouit l’ennemi et arrête les flèches. Manches et étuis de poignard ou d’épée étaient recouverts de pierreries. Seuls les rois portaient des diamants, jusqu’à  ce qu’Agnès Sorel, favorite de Charles VII, en exige à son tour. C'est avec  elle que le bijou se féminise et perd en virilité.




La femme du 17ème siècle ( habillée ou pas)
portait toujours sur elle des boucles d’oreilles.
 Il était très acceptable de porter de fausses perles et des boucles d’oreilles en perle « de pâte » pendant la journée pour  économiser les beaux bijoux en diamants, et des bijoux hors de prix réservés aux tenues de soirée …







Il n'est jamais trop tôt pour apprendre et prendre goût aux belles choses.





Le XVIe siècle fut pour Venise le début  du époque durant laquelle se développèrent des formes de civilisation d'un extrême raffinement.


 Tout en vivant en partie repliée sur elle-même, Venise la ville de la lagune est en contact à la fois avec l'Orient et avec l'Occident. La vie quotidienne s'y déroule selon un rythme harmonieux et avec un souci d'élégance qui finira par être prépondérant.Se souvenant de ce qu'elle doit à l'Orient, Venise aime la dépense et  le luxe, et ce de plus en plus.Les tableaux des maîtres vénitiens expriment le goût des Vénitiens pour les cérémonies fastueuses.Cette évolution  des moeurs amèna Venise à devenir une des villes les plus raffinées de l' Occident.
Ce fut au point que l'on dut prendre des mesures restrictives destinées à créer un certain climat de sévérité. 

Les magistrats qui étaient chargés de veiller à la bonne tenue des "Vénitiennes", les provvéditori alle pompe avaient, en 1541, voulu les empêcher d'abuser d'objets auxquels elles s'intéressaient particulièrement : dentelles, boutons de diamants, capes de soie, étoffes de Damas, velours, cuir, perles, tapis, chaises à porteur doublées de velours, etc.

Ce fut peine perdue et le sénat lui même s'en rendit compte puisqu'il autorisa dans les grandes cérémonies cet étalage de luxe qui, après tout, contribuait au  développement du commerce de la lagune.






 Un peu de légèreté,  tel est mon choix pour vous amener, semaine après semaine, 
jusqu'au seuil d'une  nouvelle année.
Déjà!

A bientôt!

dimanche 30 novembre 2014

Premier dimanche de l'Avent


Souvenir d'un repas estival au bord d'un sérénissime rio.


Belle semaine à vous qui passez.

mardi 25 novembre 2014

Les maisons le long du canal...

Elle est toujours là! Plus lumineuse que jamais.
Peut être un peintre est-il passé par là
 pour lui refaire une beauté.
Celles-ci gardent leurs cicatrices 


" Maisons  sur la rive du canal menant de Venise à Burano
à l'instar du vieux campanile solitaire de Mazzorbo.

Franz Leo RUBEN


Photos de Claude GIBRAT.

samedi 22 novembre 2014

Sainte Cécile

Tiepolo


Bonne fête aux musiciens et musiciennes ainsi  qu'à toutes celles qui, comme ma fille,(clic)
 portent le beau prénom de : Cécile ;-)






Beau week-end à toutes et tous!
Et belle semaine!


lundi 17 novembre 2014

"La petite Venise " à ne pas laisser passer...


Mercredi 19 novembre à 20h50 sur ARTE

Fraîchement débarquée de sa Chine natale, Shun Li est employée dans une usine textile de la banlieue romaine. La jeune femme espère grâce à ce travail obtenir ses papiers et faire venir son fils de 8 ans, resté au pays. Mais du jour au lendemain, Shun Li est transférée sur une petite île de la lagune vénitienne, Chioggia, où elle commence à travailler comme serveuse dans une taverne. C'est là que la jeune immigrée rencontre Bepi, ancien pêcheur d'origine slave surnommé le Poète par ses amis et devenu avec le temps un authentique habitant de la lagune. Entre ces deux êtres déracinés naît une amitié douce et sincère. Mais leur complicité naissante se heurte à la désapprobation de leur communauté respective.


Photo: Wikimedia

C'est une petite ville de pêcheurs, pas loin de Venise, immortalisée par Goldoni dans l'une de ses pièces. Le réalisateur filme Chioggia avec amour : on ne sait si son regard la rend plus belle l'été, au soleil, ou en automne, lorsque les eaux de la lagune l'envahissent, forçant les habitués des cafés à boire leur grappa les pieds dans l'eau...
Shun Li travaille dans un de ces petits troquets. Ses compatriotes chinois lui ont payé le voyage, le permis de séjour, l'ont posée là et lui ont dit d'obéir. Elle accepte tout. Elle attend. Le jour lointain où elle aura suffisamment économisé pour faire venir de Chine son gamin. Un homme va l'aider : Bepi, pêcheur retraité et poète amateur, tout en rides et en sourires... Ce qui naît entre eux, c'est la plus belle conséquence de l'amour : la douceur...

Modeste mais efficace, le réalisateur retrouve la grande tradition du conte à l'italienne de jadis, le cinéma à la Vittorio De Sica, où le réalisme côtoyait la poésie, où les « gentils » étaient de doux rêveurs face à des « méchants » nostalgiques de leur pureté perdue... Ici, les bons sentiments deviennent beaux, comme par miracle. Quand l'un des personnages s'inquiète du vide qui menace sa pauvre vie, les autres lui promettent aussitôt « des étincelles, des merveilles ». 

Et on y croit... — Pierre Murat








samedi 8 novembre 2014

Camminando (3)


dans Cannaregio.


Campiello de le Becarie












Cà Fontanea...


une sympathique locanda...avec une altana !

Porte d'entrée des anciens abattoirs .
Il y a quelques années, l'abattoir municipal de Venise se trouvait ici.





Calle de le Becarie ( la partie qui retrouve la fondamenta et le canal de Cannaregio)

En 1713, il y avait ici deux grandes boucheries et d es abattoirs pour les bovins; les boucheries étaient louées par les bouchers au prix de quatre sous pour chaque bovin abattu.

***
Un complexe neo-classique a été réalisé par les architectes Salvadori et Meduna, en 1841, pour concentrer en un seul endroit tous les abattoirs de la ville.C'est à présent le siège de la Faculté d'Economie.


  
Un appartement dans cette calle 200.000 euros.OUF!













Belle promenade...à bientôt!