samedi 4 décembre 2010

.Sainte Barbe à Venise

 Calle dei Bombardieri


 au n° 2936 sur un pilastre d'angle, on peut voir sainte Barbe, à côté d'une tour surmonté d'un canon(1575).La même sculpture se répète aux numéros 2939 et 2941.



 Les Vénitiens utilisèrent les bombardes dès l'époque de la guerre de Chioggia; certains auteurs pensent même qu'ils les connaissaient déjà avant.Au cours des derniers temps de la république, les bombardiers étaient devenus surtout des militaires urbains. Il y en avait 400 ou 500 et ils portaient un vêtement de drap turquoise avec une doublure rouge, un pourpoint et des culottes en daim, des bas blancs et des chaussures avec des rubans et des boucles.( hum, hum, très féminin tout ça pour des bombardiers :-); ils étaient coiffés d'un chapeau à trois pointes et étaient armés dnelles;ils s'exerçaient au tir à S. Nicolo au Lido ou bien à S. Alvise, à côté du monastère des Pères réformés de S.Bonaventura



La sainte-barbe était le nom donné à la chambre des canonniers, à l'arrière des vaisseaux de guerre. Elle était située au-dessous de la chambre du capitaine. Le maître canonnier y entreposait également une partie de ses ustensiles. Contrairement à une idée répandue, les poudres et les munitions n'étaient pas stockées dans la sainte-barbe, mais dans lasoute aux poudres qui se trouvait généralement beaucoup plus bas, sous la soute à biscuits.

vendredi 3 décembre 2010

Le bréviaire GRIMANI

  1510. Les gens sous la neige.

Sur son  blog, Artemisia fait allusion au "Livre d' Heures"  " du Duc  de Berry ". La Marciana à Venise peut s'enorgueillir de posséder le" BREVIAIRE GRIMANI
dont la restauration récente ( 2005) a été financée par Microsoft.






Le manuscrit est extraordinaire par le nombre et la qualité de ses enluminures.Les textes du Bréviaire sont précédés, comme il est d'usage à cette époque, par un calendrier illustré par des peintres flamands. Chaque mois fait l'objet d'une page entière, une attention particulière étant consacrée aux saisons, aux travaux agricoles et aux coutumes de la riche bourgeoisie des Flandres. En regard de la page enluminée est présenté le calendrier du mois, placé dans un cadre illustré de scènes champêtres et d'activités quotidiennes, ainsi que de monochromies à sujet religieux et des signes du zodiaque appropriés.
Les chapitres du manuscrit sont marqués de 68 enluminures en pleine page illustrant des scènes de l'histoire biblique, christique et de vies de saints. D'importants cadres et bandes latérales égayent chaque page : sur un fond de couleur unie, branches, fleurs, insectes et animaux réalisés selon la typologie décorative propre aux écoles de Gand et Bruges.
La coexistence de thèmes profanes et sacrés et le réalisme des images de la vie quotidienne dans les Flandres caractérisent ce manuscrit, comme d'autres oeuvres de cette époque.
Certaines enluminures sont certainement oeuvres d'atelier. Cependant, une grande partie du calendrier et des illustrations à construction spatiale complexe, selon un goût italianisant, peut être attribuée à Gérard HORENBOUT, qui travaillait à Gand. Les illustrations archaïsantes et décoratives peuvent, quant à elles, être attribuées à Alexander (Sander) BENING et à son fils Simon.
La restauration est terminée et a été présentée à la presse le 12 mars 2005.




Le Bréviaire est cité pour la première fois par son propriétaire, le Cardinal Domenico GRIMANI, à l'occasion de la rédaction de son testament en octobre 1520 (le Cardinal mourra en 1523). Le Cardinal Grimani avait acheté le manuscrit à Antonio SICILIANO, Chambellan du Duc de Milan Massimiliano SFORZA. Il est possible qu'Antonio Siciliano ait acheté le Bréviaire directement en Flandre où il fut ambassadeur du Duc Sforza en 1514.Le premier commettant de l'oeuvre n'est pas connu mais la richesse du Bréviaire montre qu'il ne s'agit pas d'un travail de production courante. L'iconographie de certaines illustrations reflète le style des artistes de la fin du 15ème siècle, tels Hugo VAN DER GOES, Hans MEMLING et Gérard DAVID. Certaines innovations plaident, néanmoins, pour une datation plus tardive de l'oeuvre (vers 1520) à l'apogée de l'école de Gand et de Bruges représentée par Quentin METSYS, Joos VAN CLEVE et Jan GOSSAERT.
Le cycle iconographique du calendrier s'inspire des illustrations des frères LIMBOURG dans les " Très riches heures " du Duc de Berry, antérieures d'environ un siècle (1411-1416). Cette oeuvre fût probablement disponible dans les Flandres à l'époque de la réalisation du Bréviaire car Marguerite d'Autriche, veuve de FILIBERTO II de Savoie et propriétaire des "Très riches heures", était gouverneur des Pays Bas à cette époque.