samedi 1 juin 2013

Sous la plume de...


 Je languis après Venise. J’en voudrais sortir, quand j’y suis. Et quand je n’y suis plus, je brûle d’y être. Venise est dangereuse, Venise est enchanteresse. Avec les barques de Chioggia, aux voiles immenses, d’azur, de souffre et de pourpre, plus bleues, plus rouges, plus triomphantes que les galères pavoisées, au retour de Dom Juan, après la victoire de Lépante, je suis rentré par le vent du Sud, qui a le souffle ardent de la nostalgie.



Je touche à la Piazzetta, les lions rient sur les colonnes, avec leurs moustaches de la Chine. Ils sont si bien du Levant, et peut-être de Ninive, qu’ils se donnent l’air d’être nés au fond de l’Extrême Asie, dans le Fo-Kien ou l’un des Kiangs. Venise est pleine de lions en pierre, ou de chats paisiblement assis au seuil des maisons, dans l’orbe de leur queue. Les chats font des yeux heureux dans la voluptueuse Venise, et leur fourrure brille. (….) 
 Même si on y a déjà vécu, les premières heures à Venise sont un temps d’amour. Un plaisir sans raison et sans dessein me lance, comme une balle, d’objet en objet ; mais la balle est sur l’eau, elle vole et elle glisse. 



Le clapotis des vagues, le pas de la gondole, l’appel du gondolier sur la lagune, le silence et la fleur de clarté, tout concourt au mirage nuptial : c’est la joie d’amour elle-même, de l’amour sans jugement, que rien ne déçoit et qui se croit sans limite. (….) 



O folle ville sans terre. Les plus beaux palais y sont un reflet de la fantaisie, fleurs sur la prairie fluide : à de certaines heures et sous de certains ciels, ils penchent, ils se fanent. Toutes racines sont coupées de l’homme à ce qui dure. Si jamais la sensation a créé le temps, c’est à Venise. 


Les morts sont cachés dans une île lointaine, encadrée de murs rouges, pareille à un coffre. Point de fondations : le plaisir est le moment. Le moment porte tout. Venise conseille l’ivresse : vivre dans un baiser, 
et aussi bien y mourir.

« Vers Venise », Le voyage du Condottière, André Suarès.


A bientôt! 




jeudi 30 mai 2013

Fête-Dieu à Venise





L'origine de la Fête-Dieu est due à un miracle qui a eu lieu  à Bolsema en 1263.Ce miracle est raconté par les fresques de la Cathédrale d' Orvieto.Un prêtre de Bohême, Pierre de Prague, avait fait un pèlerinage et avait de grands doutes spirituels quant à la présence du Christ dans l'Eucharistie.Lors  d'une messe célébrée par le prêtre, au moment de la consécration, l'hostie prit une couleur rosée et des goutes de sang tombèrent sur l'autel. Le prêtre interrompit la messe et porta les saintes espèces à la sacristie où le Pape urbain IV vint constater les faits.

Le pape , ancien confesseur de Sainte Julienne de Cornillon institua alors, à sa demande, la fête du CORPUS DOMINI, par la bulle" Transiturus de hoc mundo", le 8 septembre 1264.Il fixa la fête après l'octave de la Pentecôte et confia la rédaction des textes liturgiques à Saint Thomas D' Aquin




La Fête-Dieu ne fut reçue dans toutes les églises latines qu'au temps de Clément V, à l'époque du Concile de Vienne(1311-1312) au cours duquel il renouvela la constitution d' Urbain IV.




Cette fête religieuse, même si elle est célébrée à Venise depuis 1295, ne fut ratifiée qu'en 1454 par le Grand Conseil.le rituel prévoyait, sous les regards du Doge et des fidèles, la procession solennelle sur la Place Saint marc d'un baldaquin portant un ostensoir et orné de l'emblème des Scuole Grandi.



Le tableau de Gentile BELLINI de 1496 
illustre parfaitement cet évènement.



Ce 30 mai 2013 est le jour de la Fête-Dieu.
Chez nous aussi les processions faisaient partie des traditions religieuses et je me souviens d'y avoir participé en 1949. Les  communiantes de l'année défilaient dans leur belle robe blanche.Moi, j'étais à l'avant, avec les petites, je portais un panier et je jetais les pétales de roses que la procession piétinerait


 Luigi PASSINI.Fête-Dieu .1873/74







lundi 27 mai 2013

Le poids des années ( suite et fin)


 Grâce à Aloïs (clic) qui a eu la gentillesse de contacter une amie qui possède le précieux  ouvrage consacré aux patères et détails de Venise,  voici ce que nous apprenons au sujet de cette pierre :

""Le livre décrit les choses mais pas leur origine, etc. Donc, c'est un lion marchant,( si j'ai bien traduit) une pierre d'Istrie , effectivement très abîmée, et l'inscription latine:

A RUINIS EMENDATA ANO 1687 (ET) TERTIO  (S ) ACRAE LEGAE .

Le lion ne nous apparaît plus mais on sait que certains lions vénitiens  ont eu a subir  les envies destructrices  de certains  envahisseurs.

...j'aurais bien une toute petite idée  de "sauvetage" mais....j'ai oublié mes déclinaisons ;-)

Une petite prière en passant....


Dans Castello(clic), 
bien protégé, un bas relief représentant une madone avec un enfant dans les bras.







 Une nouvelle semaine!
On nous promet du soleil et quelques degrés de plus pour aujourd'hui avant le retour de la grande grisaille et de l'eau du ciel !

* Une petite prière en passant n'est-elle pas de mise?