Pietro LONGHI.Femme à sa toilette. |
Aux alentours du Campo San Zanipolo et donnant dans la calle Barbaria de la Tole se trouve la calle de le Moschete.Rien à voir avec l'insecte agaçant du même nom, la mouche.ici, comme dans d'autres endroits de la ville, on fabriquait et l'on vendait ces ravissants petits grains de beauté en taffetas noir que les Vénitiennes exhibaient sur leur visage ou leur décolleté et que l'on appelait justement" moschete" ( mouche).
Rondes pour la plupart, elles pouvaient aussi avoir une forme de coeur, de demi-lune, d'étoile.Tout comme les fleurs, ces grains de beauté avaient des noms différents et un langage propre, souvent malicieux et qui suivait des règles bien précises, en fonction de l'endroit où ils étaient placés.
Près de la bouche, et plus particulièrement à la commissure des lèvres ou sur la lèvre inférieure signifiait la volupté( les premières étaient appelées "coquettes", les secondes "assassines"; sur la gorge, elles exprimaient la galanterie ( cette mouche était d'ailleurs appelée "galante", sur le nez, l'effronterie ( d'où son nom " l'effrontée", et au coin de l'oeil la passion ( "la passionnée) ", à ne pas confondre avec "l'irrésistible" toujours placée près de l'oeil, mais un peu plus loin).Enfin, au milieu du front, elle était signe de majesté(et baptisée" majestueuse)