Luigi-Filippo Tibertelli de Pisis dit Filippo De Pisis
(Ferrare 1896 – Milan 1956).
Docteur ès lettres de l'université de Bologne, il aborde la carrière littéraire avec les Canti della Croara et participe aux revues futuristes Lacerba et La Voce. Sa rencontre, en 1916, avec Giorgio De Chirico, Umberto Savinio et, l'année suivante, Carlo Carrà l'introduit dans la voie de la Peinture métaphysique, qu'il va traiter de façon personnelle. Il publie dans Valori Plastici et s'intéresse aussi au Dadaïsme (papier collé, 1920). En 1919, il se lie avec Morandi ainsi qu'avec quelques peintres futuristes, tels que Ivo Pannaggi, Gerardo Dottori et Enrico Prampolini. Il s'installe à Rome en 1920, mais son séjour à Paris à partir de 1925 exerce une profonde influence sur son œuvre : il y retrouve De Chirico et Savinio. Sa peinture, en dehors de tout mouvement d'avant-garde, s'inscrit dans des dimensions plus lointaines, où se devine l'influence de Delacroix, de Manet et surtout de l'Impressionnisme, qu'il assimila d'une manière toute personnelle à travers la vision de la Peinture métaphysique et du Surréalisme. Les premiers tableaux exécutés à Paris se distinguent par une matière riche et des tonalités sensuelles. Sa palette va s'alléger et la facture devenir plus rapide : le fond, généralement nu, met en relief une trame de couleur claire et légère. C'est de cette période que date la série des natures mortes au bord de la mer (plusieurs fois reprises) et des nus. Il s'oriente de plus en plus vers un Néo-Impressionnisme qui rencontre un grand succès auprès du public parisien.
En 1939, il est définitivement de retour en Italie et va passer les dernières années de sa vie en clinique, peignant des natures mortes (coquillages, vases de fleurs, objets abandonnés sur des fonds marins) ainsi que des paysages, dont les vues de Venise et de Vérone, nés d'impressions fugitives. La Biennale de Venise lui a consacré une exposition en 1948 ; la rétrospective la plus importante de son œuvre a eu lieu en 1951 à Ferrare, puis à Milan. Ses peintures sont conservées dans les principaux musées et collections italiennes (Rome, G. A. M. ; Milan, coll. Jesi). Il est aussi en France (Paris, M. N. A. M. ; musée de Grenoble). Sa production littéraire comprend des essais (Prose e articoli, Milan, 1947), des poèmes : Poésia, 1939 ; La Città dalle cento meraviglie ed altri scritti, Florence, 1965).
Source : Larousse