lundi 31 décembre 2012

A domani?

Nicolas Lancret. Le repas italien.





Dernière page d'une année 2012 qui s'obstina à se balancer entre gris clair et gris foncé, douze mois un peu particuliers,
 pas vraiment à la hauteur de tous mes souhaits 
mais suis-je la seule à être dans ce cas?
Certainement pas!
Les années se suivent et passent de plus en plus rapidement .
La Vie nous glisse  entre les  doigts et puisque nous ne pouvons rien y changer, profitons au maximum de chaque grain de ce sable
 qui nous échappe.

Ayons une pensée pour ceux qui sont seuls ou  dans la peine et puis profitons du plaisir dont nous sommes gratifiés :
être ensemble autour d'une table joliment dressée,
pour partager  le repas au cours duquel sonneront les 12 coups de minuit!



A votre bonne santé !
A domani?



dimanche 30 décembre 2012

La Sainte Famille

Pompeo BATONI




 Ce dernier dimanche de l'année est dédié à la Sainte Famille.
C'est pour moi  l'occasion de vous souhaiter de passer une excellente journée dominicale 
en  douce compagnie .

jeudi 27 décembre 2012

Esprit de fête...

 Bacchus enfant.
Giovanni Bellini dit Giambellino (Venise 1425/1433- 1516)

 Bacchus ou Dionysos était fils de Jupiter et de Sémélé, princesse thébaine, fille de Cadmus.

Junon, toujours jalouse, et voulant faire périr à la fois la mère et l'enfant qui allait naître, vint trouver la princesse, sous les traits de Béroé, sa nourrice, et lui conseilla d'exiger de Jupiter qu'il se présentât devant elle dans tout l'appareil de sa gloire. Sémélé suivit ce perfide conseil. Jupiter, après bien des résistances, céda enfin aux sollicitations de celle qu'il aimait, et lui apparut bientôt au milieu des foudres et des éclairs. Le palais s'embrasa, et Sémélé périt au milieu des flammes. Cependant Junon fut trompée dans son attente. Jupiter fit retirer Bacchus du brasier par Vulcain. Macris, fille d'Aristée, reçut l'enfant dans ses bras, et le donna à Jupiter, qui le mit dans sa cuisse où il le garda le temps nécessaire pour qu'il vit le jour.

D'autres racontent que les Nymphes le retirèrent du milieu des cendres maternelles, et se chargèrent de l'élever. Quoi qu'il en soit, Bacchus passa toute son enfance loin de l'Olympe et des regards malveillants de Junon, dans les campagnes de Nysa, ville fabuleuse de l'Arabie Heureuse ou peut-être des Indes. Là, sa tante Ino, par ordre de Jupiter, veilla à sa première éducation avec le secours des Hyades, des Heures et des Nymphes, jusqu'à ce qu'il fût en âge d'être instruit par les Muses et Silène.

( Google)


 Guido RENI

Guido Reni dit le Guide.(Bologne 1575-1642)


Quelle différence entre  "l'innocence"  du Bacchus de Bellini et  l'enfant dodu et déjà assoiffé de Reni !!

mercredi 26 décembre 2012

Un peu de légèreté...

Après  cette période de l'Avent, ou l'une et l'autre avons fait preuve d'une spiritualité de bon aloi, Anne a choisi  une voie plus frivole, celle qui nous amènera  d'un pied léger jusqu'au seuil de l'an neuf ?

Alors...je la suis volontiers.
Voici une vitrine qui attire tous les regards...
Quel personnage choisir???

mardi 25 décembre 2012

Entre le boeuf et l'âne gris...



Barocci.

Entre le boeuf et l'âne gris
Dort, dort, dort le petit fils;
Mille anges divins,
Mille séraphins
Volent à l'entour de ce Dieu d'amour

Entre les deux bras de Marie
Dort, dort, dort le petit fils,
Mille anges divins,
Mille séraphins
Volent à l'entour de ce Dieu d'amour

Entre les roses et les lis
Dort, dort, dort le petit fils,
Mille anges divins,
Mille séraphins
Volent à l'entour de ce Dieu d'amour

 






Agnolo Bronzino Florence 1503-1572) dit aussi  Agnolo di Cosimo of Agnolo Tori,

Belle journée à vous!

dimanche 23 décembre 2012

Lorenzo LOTTO ( Je n'ai pas pu y résister.)

Bernardo LUINI


Bernardino de Scapis dit Bernardino Luini
 ( Runo, province de Varèse, Lombardi, 1481-1532 
Il passe pour avoir été l'élève de Léonard de Vinci avec 
Il imita ce maître avec tant de succès que très souvent ses œuvres ont été attribuées à Léonard.



Giovanni Antonio Boltraffio,  c 1495,

Giovanni Antonio Boltraffio ou Beltraffio( Milan 1467-1516) 

***

 Lorenzo LOTTO..pour en rester là avec ce bien plaisant sujet.

 Noël est à présent tout proche qui m'aura permis de découvrir  avec  quel talent et quelle  ferveur les artistes d'antan ont su nous parler de la naissance de cet enfant qui devait changer le monde.

Douceur, recueillement, humilité et tendresse... 

Et pour avoir cheminé  à mes côtés au fil de ces semaines d'attente,  merci à  Michelaise  ,  Anne , et Marie-Paule

Chacune avec nos choix, chaque fois différents, et sans aucun doute un peu révélateurs  de nos personnalités.Quoiqu'il en soit que de beautés, que de talents et  quelle richesse épandue de par le monde !


 Beau dimanche à vous qui passez!

 

 

 

 

mercredi 19 décembre 2012

Quelques madonnes de Jacopo Sansovino






circa 1550.oeuvre restaurée.
Musée national del Bargello.Florence

En faisant quelques recherches sur le net, j'ai croisé une " madonne" de Sansovino* et vous devinez la suite, je n'ai eu de cesse de chercher çi et là pour en trouver d'autres. Je me proposais de vous présenter ces " beaux reliefs" lorsque mon attention fut attirée par leur composition : cartapesta!

 Musée de Krefeld( oeuvre restaurée)


Là nous entrions dans un domaine  vraiment particulier que je découvrais avec surprise  et j'ai dû me documenter pour vous en parler avec sérieux.

Madonna con il Bambino [1540-50]

rilievo in cartapesta colorata

( composée ici  de coton et de chanvre- ou de lin- mélangés à de la colle animale)

Vittorio Veneto(Treviso) , Museo del Cenedese



















Musée Correr.Venise


Vous trouverez  de nombreuses explications sur le net.Pour ma part, j'ai choisi celles-ci :

Cartapesta signifie littéralement  papier mâché et pressé : la carta était déchiqueté en morceaux qui étaient ensuite broyés et mis à macérer plus ou moins longtemps dans de l'eau encollée ou non, selon la recette, de manière à former une pâte que l'on pressait en fines couches dans un moule. Cette technique évoque l'idée, confirmée par les recettes, que la carta était toujours du papier de récupération. Ce terme est également utilisé pour des objets faits de couches de feuilles entières collées et pressées les unes contre les autres.
   La carta est du papier de guenilles, appelé aussi chiffon. Les cartapestas, au sens strict du terme, sont donc composées de fibres exclusivement végétales, du lin et du chanvre, plus rarement du coton, provenant des déchets de textiles et de papier. Le papier de guenilles étant rare, et par conséquent de grande valeur, nombre de recettes attestent l'ajout, avec un ou plusieurs liants, de fibres animales, matériaux de moindre qualité.

Jusqu'au XIXème siècle les matières premières et la fabrication du papier restent identiques.


- La plus vieille recette de cartapesta est donnée dans le livre d'art de Nuremberg écrit par une nonne entre 1470 et 1500 :
   la cartapesta est composé uniquement de papier chiffon c'est à dire du lin, du chanvre et plus rarement du coton, sans ajout de colle.
   Les fibres végétales sont macérées et pressées. Cette préparation libère les forces d'adhésion (liaison H) propres aux fibres végétales. Ainsi, elles adhèrent en séchant. Ce mode de fabrication, sans ajout de liant, procure au matériau une cohésion réduite. Cette recette est donc réservée aux objets de petite taille
   Elle est répandue en Europe du Nord, surtout en Pays-Bas en Alsace et en Rhénanie. Elle demeure inconnue dans les sources italiennes du XIVème siècle, mais est attestée par les artisans de Toscane du XVème siècle, comme Donatello, ses successeurs, et Neroccio du Landi. La tête d'homme attribuée à Jacopo Sansovino, d'après une analyse menée en laboratoire, ne contient que des fibres de lin.
***
Une variante de la recette du livre d'art de Nuremberg, présentée par Sincerus (1718), puis par Johann Melchior Cröcker (1719) consiste à mélanger les fibres végétales avec de la colle animale  afin d'obtenir une meilleures cohésion, ce qui permet la réalisation d'objets plus grands.
   
 La Madone à l'Enfant de Sansovino du Museo del Genedese est composée de coton et de chanvre (ou de lin) mélangés à de la colle animale. A défaut de colle animale, on pouvait utiliser de la colle d'amidon avec des fibres végétales (lin ou coton) comme en témoigne l'analyse de la Madone de Vérone de Donatello. (musée du Louvre)

***

Une troisième possibilité propose d'ajouter aux fibres un mélange d'huile et de résine (avec une forte proportion de résine). Ce mélange permet l'emploi de toutes sortes de fibres, en plus des fibres végétales citées précédemment, comme de la paille, de la filasse ou de l'étoupe ou bien encore de fibres animales, laine, cuir et poils... Cette recette correspond au procédé de fabrication des cartapestas décrites en Italie pour la première fois en 1681, dans le vocabulario Toscano dell'arte del disegno par Baldinucci.
 ***

La quatrième et dernière possibilité consiste à mélanger des fibres végétales et animales avec des charges minérales, comme la craie, le plâtre ou l'argile, le tout additionné de colle animale, de résine ou d'huile de lin. Ce type de fabrication peut atteindre la dureté et la solidité de la pierre. Le mélange de ces charges forme une pâte plus grasse , facilement modelable, qui permet d'obtenir tous les détails du moule.

   Cette recette est connue en France au XVIIIme et XIXme siècles sous l'appellation de carton pierre, en Allemagne dans le konversationslexicon de Pierer de 1892 sous le mot de Pappe. 
  ***
  Cependant on connaît depuis 1991 une oeuvre datant du XVIme siècle appartenant à cette catégorie : la Madone à l'Enfant de Jacopo Sansovino conservé à Berlin est composée de fibres végétales additionnées de colle animale et d'un mélange d'huile et de résine additionné de carbonate de calcium.

SOURCE de ces renseignements(clic)




** Jacopo Tatti dit SANSOVINO( peint par Tintoretto)


  Florence- 1486 / Décès : Venise, 1570
Elève d'Andrea Sansovino dont il adoptera le nom, Jacopo Tatti dessinera les plans de l'église San Giovanni dei Fiorentini à partir de 1519. Le Bacchus (Florence, Musée national du Bargello) et l'Apôtre saint Jacques (cathédrale de Florence) marqueront ses débuts comme sculpteur.



Il se réfugiera à Venise en 1527, après le sac de Rome, et sera nommé "proto delle Procuratie de supra" deux années plus tard. Il exécutera le maître-autel de la Scuola di San Marco (vers 1533), la nouvelle Scuola della Misericordia (à partir de 1532), l'église San Francesco della Vigna (à partir de 1534) et le palais Corner dans le quartier San Maurizio (à partir de 1533). Chargé de l'embellissement de la place Saint-Marc en 1537, il édifiera la Libreria Marciana, la Zecca, la Loggetta del Campanile ainsi que la Scala d'Oro du palais des Doges et la façade de l'église San Giovanni.

lundi 17 décembre 2012

" Menus plaisirs"...









Et bien, oui, une semaine  à  Venise...mais si cela devait être la dernière..sait-on jamais.
( Et c'est ce que je commence à me dire à chaque fois ;-)))
Alors...on ne se retient plus, on franchit le seuil 
et  on casse sa tirelire..
Pourquoi pas, une tirelire,c 'est fait pour ça, non?
D'ailleurs, ma grand-mère prétendait qu'on n'emportait pas avec soi ses Louis d'or..alors, je me les suis mis autour du cou..:-)))
Avec l'âge, la gorge devient sensible...et puis à l'approche de la  septième dizaine...je me suis fait un "grand" plaisir!


C'est le temps des cadeaux,  
gâtez ceux que vous aimez 
mais pensez à vous AUSSI!

PS. Dans la mesure du possible ( et de mes moyens) j'essaie d'acheter  authentique.
A Venise, je fais particulièrement attention  étant donné l'envahissement des produits "made in China."
Cette année, nous avons découvert un atelier à Murano qui propose des créations originales et d 'un prix raisonnable.Je vous en parlerai un jour ou l'autre.
Pour ce qui est des " produits" ci-dessus...je suppose que l'on peut faire confiance à la marque .Mais qui me dit que les ourlets et autres détails sont vraiment faits main à Venise, et qui plus est par des Vénitiennes.. peut être  les femmes de la prison qui ont un atelier couture? 
 

dimanche 16 décembre 2012

L'Annonce faite à Marie.

Orazio Gentileschi
Orazio Lomi Gentileschi, Pise 1563-Londres 1639

""Le vent sur le toit vient de rencontrer
Dessus, un oiseau que l'azur apporte.
Qui vole ?Le ciel a poussé la porte,
La porte a chanté, un Ange est entré.""


 

Andrea del Sarto

Andrea del Sarto (André del Sarte en France au XIXe siècle) , de son vrai nom Andrea d'Agnolo di Francesco di Luca ou Andrea d'Agnolo di Francesco di Luca di Paolo del Migliore Vannucchi ou plus simplement Andrea Vanucciné 
Florence 1486-1531


""Un Ange a parlé tout bas dans la chambre.
Toi seule, ô Marie, entends ce qu'il dit,
Toi seule dans l'ombre et le Paradis.
Il a semé Dieu tout grand dans tes membres.""

Francesco Albani
  Bologne - 1578 - 1660

 Francesco Albani, dit l'Albane, 
est l'un des plus grands peintres de l'école de Bologne au XVIIème siècle. Il comptera parmi les principaux disciples des Carrache à l'origine d'un nouveau classicisme, et sera désigné en 1658 comme l'un des quatre évangélistes de la peinture moderne avec Guido Reni, le Guerchin et Dominiquin.


Je ne l'ai pas vu. Mais en s'en allant,
- J'étais sur le pas ému de la porte -
Il a laissé choir dans mon coeur tremblant
Un grain murmurant du Verbe qu'il porte.

Il a fait tomber à la place en moi
La plus ignorée et la plus profonde,
Un mot où palpite on ne sait quoi,
Un mot dans mon sein pour le mettre au monde.
 Francisco Ricci

Francisco Ricci (aussi orthographié Rizi),Madrid 1608-1685 
C'est un proche des peintres italiens Vincenzo Carducci et Federigo Zuccaro.

 
Ah ! comment un mot sortira-t-il bien
De moi que voilà qui suis peu savante ?
Mais le Saint-Esprit - je suis sa servante -
S'Il veut qu'il me naisse y mettra du sien.


La Vierge Marie est dans son bonheur.
La Vierge Marie est là qui se noie
Dans le miel de Dieu. L'épine est en fleur
Autour du jardin, autour de ma joie.

 

 Bartolomé Esteban Murillo .Séville 1617- 1682


Il y a dans toi, Vierge, un petit Roi,
Ton petit enfant, un Dieu ! Trois ensemble !
Et nul ne s'en doute. Il y a dans moi
Un petit oiseau dont le duvet tremble..
. »


 ***

"Le Rosaire des joies" ("Annonciation", extrait), Crès, 1930. Source : MARIE NOEL 

 Francisco Ricci et Murillo ne sont pas vénitiens, ils ne sont même pas italiens..mais après tout qu'importe quand le talent est là qui nous réjouit le coeur .Je souhaitais garder cette atmosphère  rouge et or..et de plus j'aime beaucoup Murillo et son Annonciation me touche  particulièrement.

Beau dimanche à vous qui passez...le troisième.. 




 

jeudi 13 décembre 2012

El Cardellino




Raphaël.1483-1520.ce tableau a été récemment restauré.
Le chardonneret, petit oiseau familier, figure sur beaucoup de toiles à caractère religieux.  


 Dès le XIIIème le chardonneret figure  déjà comme symbole de la Passion, avec son front taché de sang et son goût pour les fleurs de chardon, plante très acérée qui renvoyait symboliquement son image à la Couronne d'épines. On rapporte que le petit passereau voyant le Christ souffrir sous sa couronne  tenta d'extraire les pointes aiguës qui mortifiaient la tête du fils de Dieu. Eclaboussé par ce sang précieux, le Chardonneret reçut en partage pour lui et ses descendants de conserver cette couleur rutilante qui avec le reste de son éclatant plumage roux jaune et noir en fait un des plus jolis oiseaux de nos pays (Marcel Ruelle, Monographie : Le chardonneret élégant).



Angelo di Cosimo ou Agnolo di Cosimo(Florence 1503-1572) dit aussi il Bronzino,.

Il a partiellement inspiré à Hans Christian Andersen le conte Le Sanglier de bronze où l'un de ses tableaux est mis en scène.

Son disciple et fils adoptif,Alessandro Allori, était également surnommé "il Bronzino".







 Federico Barocci, Italian, c.1533-1612;
 La Madonna del Gatto 


C'est ce tableau de Barocci qui m'a donné envie d'aborder le sujet.Je trouvais la scène à la fois amusante et émouvante et puis, il y avait cet oiseau  que Jean-Baptiste tient en main, hors de portée du chat qui est très intéressé.
Vous le savez, Google est une source intarissable de richesses, une recherche en amène une autre , des pages s'ouvrent qui nous emmènent d'un bout à l'autre de la planète. 
 Des textes, des images à foison...mais il faut choisir.
Je me suis laissée guider par 
" le chardonneret-le cardellino- the goldfinch" 
et voici mon choix forcément limité. 
Serez-vous surprises si je vous dis que ma préférence va au Raphaël?
Le Bronzino est beau aussi mais  la carnation des enfants est un peu " pâle"
Le plus doux est le Barocci. 


Paolo Veronèse.1528-1588.

Le Véronèse est bien dans les tons, tout comme le Cima da Conegliano.

D’après une autre version, la présence du chardonneret aurait toutefois un caractère plus réjouissant. Un extrait d’Evangelium Infantiae Arabicum (l’évangile apocryphe de Pseudo-Matthieu, VIe siècle)raconte une histoire de l’Enfant Jésus qui en jouant avec un oiseau en argile lui donna miraculeusement la vie.

Cima da Conegliano, né Giovanni Battista Cima.(1459-1517)


 L’art médiéval a  souvent recours aux apocryphes qui nourrissent et animent l’imagination des artistes. Le thème de la Vierge au chardonneret proviendrait  de la sculpture gothique française.Cette figuration s’implanta ensuite dans la peinture italienne du Trecento, pour se répandre enfin sur le territoire de l’Europe centrale .



Biagio d'Antonio da Firenze ca.1445-1510

J'ai retenu l'atmosphère dorée du Biagio d' Antonio.
Quant aux Crivelli, je les aime beaucoup tant ils recèlent de symboles dans leur naïveté colorée

 Carlo Crivelli (1435-1495)

Puisqu'il symbolise la passion, le chardonneret est aussi considéré comme un oiseau « sauveur » ... par rapport à la mouche  qui, elle,  représente le péché et la maladie.

Carlo Crivelli(Venise)


Lazzaro Bastiani (ou Sebastiano).Venise 1430-1512.
Ce tableau de Bastiani  est une découverte quant au Tiepolo....


Tiepolo (Venise)

Il y aurait beaucoup à dire encore et bien des tableaux à proposer. J'ai à peine amorcé le sujet.
A vous de continuer la promenade..si vous le souhaitez.
 Belle fin de semaine à vous!



The goldfinch:
Because of the thistle seeds it eats, in Christian symbolism the Goldfinch is associated with the Passion and Christ's Crown of Thorns. The Goldfinch, appearing in pictures of the Madonna and the Christ Child, represents the foreknowledge Jesus and Mary had of the Crucifixion.
Examples include the Madonna del cardellino or Madonna of the Goldfinch, painted (c. 1505-1506) by the Italian renaissance artist Raphael, in which John the Baptist offers the goldfinch to Christ in warning of his future.
In Barocci's Holy Family a goldfinch is held in the hand of John the Baptist who holds it high out of reach of an interested cat.
In Cima da Conegliano's Madonna and Child, a goldfinch flutters in the hand of the Christ Child.
It is also an emblem of endurance, fruitfulness, and persistence. Because it symbolizes the Passion, the goldfinch is considered a "saviour" bird and may be pictured with the common fly (which represents sin and disease, see Carlo Crivelli’s “Madonna and child” from the MET). During medieval times, this bird was used by some as a charm to ward off the plague.(SOURCE )

mercredi 12 décembre 2012

La sage-femme de Venise


« L’histoire des femmes est en grande partie écrite
sur l’eau, dit Roberta Rich à propos de ce qui l’a
motivée à créer son héroïne après avoir visité le
ghetto juif pendant des vacances à Venise. Leurs
réussites disparaissent en douce, comme une
pierre lancée dans un étang. Les créations des
femmes sont éphémères : elles préparent les
repas,
reprisent, lavent et vendent des vêtements
(car l’un des métiers qu’on accordait aux Juifs, à
l’époque, était le commerce des vêtements d’occasion).
Elles procréent, mettent des enfants au
monde et les élèvent. Après ce voyage, je me suis
mise à lire tout ce que j’ai pu sur la vie quotidienne
dans le ghetto. Il y a bien peu. Surtout à
propos de la vie quotidienne
des femmes et de
la façon dont elles accouchaient. Ce livre est une
façon d’imaginer toute cette histoire invisible. »
 ****


Venise 1575. Hannah Levi est réputée dans toute la ville pour ses talents de sage-femme – un don développé en secret par les « cuillers d’accouchement » qu’elle a mises au point. Quand par une nuit d’hiver, le comte Paolo di Padovani vient l’implorer d’assister sa femme, luttant pour donner naissance à leur premier enfant, Hannah est partagée. Si la loi interdit aux juifs de soigner les chrétiens, l’argent que le comte lui propose lui permettrait de payer la rançon de son mari bien-aimé, Isaac, retenu en otage sur l’île de Malte. Le choix d’Hannah va la précipiter dans de périlleuses aventures…

****


J’ai terminé ma lecture.:-)

L’auteur nous confie que ce livre lui a été inspiré par un séjour à Venise et une longue halte dans le ghetto. Une halte qui l’a  amenée à se pencher sur l’histoire de cet endroit de Venise qui a longtemps généré  des remarques le plus souvent-pour ne pas dire toujours- cruelles  et insultantes ;les juifs étant considérés comme source de toutes les avanies et des malédictions les plus cruelles.

Ceci dit, c’est une belle histoire : deux existences qui durant une année s’écoulent en parallèle, mari et femme ayant été cruellement séparés .Si le destin d’Isaac est tourmenté, c’est surtout l’ histoire de sa femme qui nourrit le roman.





Venise.1575 

« «  Ma femme est en couches depuis deux jours et deux nuits. Les draps sont ensanglantés et l’enfant tarde à naître…Je ne sais plus vers qui me tourner. » »



Hannah est une femme courageuse, généreuse , pénétrée de sa religion mais aussi pétrie d'humanité et d'empathie. Mettre des enfants au monde est une tâche ,  délicate et même très dangereuse, quand on sait que deux vies sont en jeu.A fortiori quand on est juive et que l'on vit à Venise où les " Bocche di Leone "ont tout à dire.. 

A l’ère de la péridurale, on a oublié les dangers encourus par les femmes en gésine; les naissances compliquées amenant   parfois les sages-femmes à  faire des choix  toujours dramatiques.


Hannah est aussi une femme  inventive, elle a mis au point ses » cuillers » qui sont, je ne crois pas me tromper, une  évocation des forceps ou autre spéculum d’aujourd’hui.

 Frappées d’interdiction,  les sages-femmes juives ne peuvent aider à la venue au monde des enfants chrétiens, et pourtant  un noble vénitien n’hésite pas à braver  la loi …sa femme est au plus mal, l’enfant à naître est un espoir auquel il faudra s’il le faut….



La valette.1575.

Isaac a parié avec le destin et il a perdu. » Il avait lourdement emprunté pour acheter un entrepôt plein de soie qu’il voulait revendre à Constantinople. Avec les profits, ils envisageait d’acheter des épices pour les négocier à Venise.


 Mais les Chevaliers de Malte  s’ils furent des chevaliers servants furent aussi de bien redoutables chevalier des mers.. » Arborant cœurs et crucifix, éclatant de haines envers les infiidèles et de cupidité devant leur riche cargaison vénitienne, {-----}ils attaquaient non seulement les navires des infidèles ottomans, mais aussi les vaisseaux chrétiens, saisissant leurs cargaisons et réduisant à l'esclavage tout le monde à bord, riches ou pauvres, marchands ou serviteurs, femmes ou enfants. Ils se disaient chevaliers, mais en réalité ils étaient pirates, devenus riches au moyen de crimes sanctifiés au nom de la sainte croisade."



L’écriture élégante coule de source qui parle de la richesse des palais mais  qui évoque aussi la saleté et la  puanteur des villes à cette époque, avec leur population pauvre vivant dans des conditions précaires,  l’hygiène qui laisse à désirer,la peste  toujours à  l’affût, .Les odeurs envahissent les pages surtout quand il est question des boutiques de teinturiers où l’on utilise l’urine de mouton , les animaux qui polluant autant que les humains.



Hannah, la juive, est une héroïne comme on les aime. C’est elle   qui porte le roman et nous transporte ,nous, depuis la première ligne jusqu’à la dernière, celle de l’accomplissement, celle qui nous laisse aussi sur l’envie de connaître la suite …celle où nous retrouverions  Hannah, apaisée, amoureuse, fidèle à  ses convictions , désormais pleinement et sans ostracisme à l’écoute des femmes trop souvent victimes de leur fertilité.


Ce livre se lit avec plaisir, avec émotion aussi pourquoi pas ?