vendredi 30 septembre 2011

Nouvelles vénitiennes

 J'avais bien aimé les promenades de Dominique Paravel, proposées dans "Venise Autrement".
"Nouvelles vénitiennes" 
est son premier  livre de fiction. 

Une plume  élégante qui court, légère, sur le papier comme si elle poursuivait , dans le labyrinthe de Venise,de calle en campo 
les acteurs de ces nouvelles.
Des acteurs qui sont loin d'être des inconnus pour nous, nous les avons déjà rencontrés au fil de nos lectures mais Dominique Paravel  donne une densité nouvelle  à ces hommes et ces femmes aux destins si particuliers.

Dominique Paravel  les met en scène avec habileté, détroussant leurs faiblesses, dévoilant leurs blessures secrètes, soulignant la force de leur courage  , leur rage de vivre dans cette ville  posée sur l'eau " confite en bêtise et en consanguinité" ...


Ce n'est pas un fil rouge qui relie ces nouvelles l'une à l'autre mais bien l'évocation tantôt d'un tableau, tantôt d'un artiste.Une page après l'autre, d'époque en époque nous arrivons au "Mondo Novo",  celui de la Venise que nous connaissons et dans laquelle nous nous retrouvons, nous qui l'aimons...comme et pour ce qu'elle est: une ville à la fois hors du temps et cependant encline à s'inscrire    dans la modernité 

Une belle  et bonne lecture !
Je recommande.

Mondo novo.Tiepolo.







Dominque Paravel est née à Lyon en 1955, où elle enseigne aujourd'hui après avoir vécu plus de vingt ans à Venise.
Traductrice, auteur de guides de Venise, elle a créé l'association culturelle Arte a Venezia





jeudi 29 septembre 2011

Burano or not Burano ?

Ce tableau d'un peintre inconnu est censé représenter Burano...
 une fête vôtive ? ..si oui, .la Saint Martin ?
 En examinant les détails, je ne suis pas du tout certaine qu'il s 'agisse de Burano
 Regardez : le campanile, le pont sans parapet, la colonne avec le Lion,le pozzo...
Et vous, qu'en pensez-vous???







Merci à vous qui m'avez exprimé  "votre choix" pour l'illustration d'une page de notre 'Idylle vénitienne".
J'ai pris bonne note de vos envois....
A presto !

mercredi 28 septembre 2011

Venise à ...


Et oui, où que l'on se trouve, inexorablement, l'oeil est attiré...


J'ai transmis le virus à ma descendance


Vaison- la- Romaine.

lundi 26 septembre 2011

Destin de femme.La Barbarina.

Rosalba  CARRIERA. Dresde.
 Barbara CAMPANINI dite la BARBARINA
nait à Parme en 1721, danse dans sa ville natale au Teatro Franese, puis en 1739 à l'Opéra de Paris où Victor Amédée de Carignan, prince de sang de Savoie, l'installe richement rue Vivienne.Elle est alors la plus grande danseuse de l'époque, réputée pour ses entrechats-huit-ceux où l'on croise les pieds quatre fois durant le saut.


On la retrouve ensuite à partir de 1740 au Covent Garden de Londres, où c'est le coup de foudre mutuel avec le jeune lord James Stuart Mackenzie. 
Fréderic le Grand avec la Barbarina .Adolphe MENZEL (1882)


Enfin, elle est engagée par le roi Frédéric II de Prusse pour les représentations inaugurales du nouvel Opéra de Berlin. 
Mais entretemps Stuart Mackenzie l'a accompagnée à Venise où elle danse pour le Carnaval de 1744 au Teatro di San Giovanni Crisostomo (l'actuel Teatro Malibran).
 C'est probablement à ce moment que Rosalba Carriera, la grande pastelliste de l'ère rococo, exécute - ou fait exécuter par ses aides - les deux portraits fort semblables qu'on peut voir à Londres et à Dresde.

Rosalba CARIERA.  Walpole Gallery.Londres.




Mais un contrat est un contrat, surtout avec le roi de Prusse. Or James n'a aucune envie de suivre Barbara dans les brumes du nord, et elle tente par tous les moyens de rompre son engagement berlinois. Mauvaise idée : le Sénat de Venise, sur intervention de Frédéric, fait arrêter la Barbarina et l'expédie sous escorte chez son royal client... A l'étape de Goritz, auberge de l'Aigle noir, Stuart Mackenzie tente un coup de main pour la libérer, mais il échoue; il la suit à la trace mais se voit interdire l'entrée en Prusse. Tout ce romanesque et cette publicité vaudront évidemment à la Barbarina un succès monstre à Berlin où on lui prêtera même par la suite une liaison avec le roi. 

C'est à ce moment qu'Antoine PESNE  fait son portrait.



Antoine PESNE .Circa 1745 .Schloss Charlottenburg, Berlin



Puis un jour Charles-Louis de Corcejii, fils du grand chancelier, s'éprend lui aussi d'elle et lui demande de l'épouser - occasion qu'en ces temps-là une danseuse vagabonde rencontrait trop rarement pour ne pas la prendre en considération. 
Scandale familial, Frédéric II fait quitter Berlin à la danseuse et emprisonne au château d'Alt Landsberg le godelureau qui, une fois libéré ,n'aura évidemment qu'une hâte, celle d'épouser sa ballerine en secret. 
Antoine PESNE

Frédéric, cédant aux prières de la Barbarina, valide le mariage que la famille Coccejii voulait faire annuler, et nomme le jeune époux à Glogau, sinistre trou du fond de la Silésie. 
 
Antoine PESNE.circa 1750
Schloss Charlottenburg, Berlin



La Barbarina l'y suit, finit par s'avouer au bout de quelques années qu'elle ne supporte pas ce mari qu'elle n'a pas épousé par amour, et divorce. Elle achète de ses deniers le château de Berschau pour y finir sa vie comme comtesse de Campanini, se consacrant aux oeuvres pieuses. 

Elle meurt en 1799.


Giovanna Baccelli




Giovanna Baccelli

est née à Venise autour de 1753  
dans une famille d'acteurs itinérants, mais on sait peu de choses de sa carrière de danseuse avant qu'elle se produise en 1774 à Londres, dans un ballet-divertissement tiré des Indes galantes de Rameau. 

Cinq ans plus tard John Frederick Sackville, 3ème duc de Dorset  tombe amoureux fou d'elle. Avec des hauts et des bas, cette liaison dura dix ans et fut suffisamment forte pour que le duc l'installât chez lui , il parvint même, paraît-il, à l'intéresser au jeu de cricket dont il était un fervent adepte.
Elle eut le privilège de faire faire son portrait non seulement par Gainsborough mais aussi par Joshua Reynolds - et sa statue, qu'on peut encore voir à Knole......par Locatelli.

Pour sa part Gainsborough l'a représentée dans l'attitude et le costume correspondant au ballet Les amants surpris, qu'elle exécuta au King's theatre de Haymarket pendant la saison 1780-81.

Quand le duc de Dorset fut nommé en 1783 ambassadeur d'Angleterre à Paris elle en profita pour y danser à l'Opéra pendant la saison 1782, comme ballerine invitée. C'est la révolution française qui ramena le duc en Angleterre, et ce qu'il en vit le jeta, dit-on, dans un profond état de dépression et de mélancolie dont seule la gaîté de la Baccelli pouvait le distraire - pas suffisamment pourtant puisqu'il finit par décider de racheter sa conduite et de refaire sa fortune en épousant une riche héritière. 

Conformément aux habitudes de l'époque il fit une pension annuelle de 400£ à Baccelli et celle-ci, de son côté, s'en alla vivre avec Henry Herbert, dixième comte de Pembroke. Après la mort de ce dernier en 1794, elle épousa un certain Mr James Carey...
Elle mourut en 1801.