Rosalba CARRIERA. Dresde. |
Barbara CAMPANINI dite la BARBARINA
nait à Parme en 1721, danse dans sa ville natale au Teatro Franese, puis en 1739 à l'Opéra de Paris où Victor Amédée de Carignan, prince de sang de Savoie, l'installe richement rue Vivienne.Elle est alors la plus grande danseuse de l'époque, réputée pour ses entrechats-huit-ceux où l'on croise les pieds quatre fois durant le saut.
On la retrouve ensuite à partir de 1740 au Covent Garden de Londres, où c'est le coup de foudre mutuel avec le jeune lord James Stuart Mackenzie.
Enfin, elle est engagée par le roi Frédéric II de Prusse pour les représentations inaugurales du nouvel Opéra de Berlin.
Fréderic le Grand avec la Barbarina .Adolphe MENZEL (1882) |
Enfin, elle est engagée par le roi Frédéric II de Prusse pour les représentations inaugurales du nouvel Opéra de Berlin.
Mais entretemps Stuart Mackenzie l'a accompagnée à Venise où elle danse pour le Carnaval de 1744 au Teatro di San Giovanni Crisostomo (l'actuel Teatro Malibran).
C'est probablement à ce moment que Rosalba Carriera, la grande pastelliste de l'ère rococo, exécute - ou fait exécuter par ses aides - les deux portraits fort semblables qu'on peut voir à Londres et à Dresde.
Rosalba CARIERA. Walpole Gallery.Londres. |
Mais un contrat est un contrat, surtout avec le roi de Prusse. Or James n'a aucune envie de suivre Barbara dans les brumes du nord, et elle tente par tous les moyens de rompre son engagement berlinois. Mauvaise idée : le Sénat de Venise, sur intervention de Frédéric, fait arrêter la Barbarina et l'expédie sous escorte chez son royal client... A l'étape de Goritz, auberge de l'Aigle noir, Stuart Mackenzie tente un coup de main pour la libérer, mais il échoue; il la suit à la trace mais se voit interdire l'entrée en Prusse. Tout ce romanesque et cette publicité vaudront évidemment à la Barbarina un succès monstre à Berlin où on lui prêtera même par la suite une liaison avec le roi.
C'est à ce moment qu'Antoine PESNE fait son portrait.
Antoine PESNE .Circa 1745 .Schloss Charlottenburg, Berlin |
Puis un jour Charles-Louis de Corcejii, fils du grand chancelier, s'éprend lui aussi d'elle et lui demande de l'épouser - occasion qu'en ces temps-là une danseuse vagabonde rencontrait trop rarement pour ne pas la prendre en considération.
Scandale familial, Frédéric II fait quitter Berlin à la danseuse et emprisonne au château d'Alt Landsberg le godelureau qui, une fois libéré ,n'aura évidemment qu'une hâte, celle d'épouser sa ballerine en secret.
Antoine PESNE |
Frédéric, cédant aux prières de la Barbarina, valide le mariage que la famille Coccejii voulait faire annuler, et nomme le jeune époux à Glogau, sinistre trou du fond de la Silésie.
Antoine PESNE.circa 1750 Schloss Charlottenburg, Berlin |
La Barbarina l'y suit, finit par s'avouer au bout de quelques années qu'elle ne supporte pas ce mari qu'elle n'a pas épousé par amour, et divorce. Elle achète de ses deniers le château de Berschau pour y finir sa vie comme comtesse de Campanini, se consacrant aux oeuvres pieuses.
Elle meurt en 1799.
Quel charme, quelle vie! Cette femme fait rêver encore aujourd'hui!
RépondreSupprimerAnne
Last picture it is not La Barbarina, it is Marianne Cochois, see: http://www.abcgallery.com/P/pesne/pesne10.html
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