Irving Ramsey Wiles
L'illusoire consolation.
Tu te souviens?...Dis...tu te souviens?...haletait-elle assise sur le divan, près de moi.Tu te souviens du marasquin...et des tubéreuses...de ces tubéreuses qui sentaient si fort?..Je me rappelle: c'était un jeudi...
Elle compta sur ses doigts:
- Il n'y a de cela que deux semaines...deux semaines et deux jours.Notre bonheur,-puisque je pars demain,- n'aura pas duré longtemps!
des larmes pendaient à ses cils.Elle jeta son visage, brusquement, au creux du coussin.
-Notre bonheur...notre pauvre bonheur, répétait-elle, bégayante, n'aura pas...n'aura pas duré longtemps!
-peut être , expliquai-je, est-ce mieux ainsi...Quels baisers pourrions-nous inventer encore? Tu sais bien que Pietro l'Aretin n'a écrit que 16 sonnets!
-Tu as raison...oui..tu as raison...gémissait-elle.
-N'est-ce pas?...N'est-ce pas?...Alors relève la tête...Tu ne veux pas relever la tête?...Cesse de pleurer, tout au moins! ...Voyons...voyons...ne pleure plus!...ne pleurons plus !
Et je mis mon mouchoir sur ma bouche pour qu'elle n'entendît pas mes sanglots.
Gabriel SOULAGES
Il reste une page à découvrir de cette "Idylle vénitienne" .
La page d'un" Adieu"...que je me propose de vous livrer bientôt .
Je vous laisserai le choix, si vous le souhaitez bien sûr, de me proposer " votre" illustration.
Mon imagination est un peu à sec :-)