circa 1550.oeuvre restaurée.
Musée national del Bargello.Florence
En faisant quelques recherches sur le net, j'ai croisé une " madonne" de Sansovino* et vous devinez la suite, je n'ai eu de cesse de chercher çi et là pour en trouver d'autres. Je me proposais de vous présenter ces " beaux reliefs" lorsque mon attention fut attirée par leur composition : cartapesta!
Musée de Krefeld( oeuvre restaurée)
Là nous entrions dans un domaine vraiment particulier que je découvrais avec surprise et j'ai dû me documenter pour vous en parler avec sérieux.
Madonna con il Bambino [1540-50]
rilievo in cartapesta colorata
( composée ici de coton et de chanvre- ou de lin- mélangés à de la colle animale)
Vittorio Veneto(Treviso) , Museo del Cenedese
Musée Correr.Venise
Vous trouverez de nombreuses explications sur le net.Pour ma part, j'ai choisi celles-ci :
Vous trouverez de nombreuses explications sur le net.Pour ma part, j'ai choisi celles-ci :
Cartapesta signifie littéralement papier mâché et
pressé : la carta était déchiqueté en morceaux qui étaient ensuite
broyés et mis à macérer plus ou moins longtemps dans de l'eau encollée ou non,
selon la recette, de manière à former une pâte que l'on pressait en fines
couches dans un moule. Cette technique évoque l'idée, confirmée par les
recettes, que la carta était toujours du papier de récupération.
Ce terme
est également utilisé pour des objets faits de couches de feuilles entières
collées et pressées les unes contre les autres.
La
carta
est du papier de guenilles, appelé aussi chiffon. Les cartapestas, au sens
strict du terme, sont donc composées de fibres exclusivement végétales, du lin
et du chanvre, plus rarement du coton, provenant des déchets de textiles et de
papier. Le papier de guenilles étant rare, et par conséquent de grande valeur,
nombre de recettes attestent l'ajout, avec un ou plusieurs liants, de fibres
animales, matériaux de moindre qualité.
Jusqu'au XIXème siècle les matières premières et la fabrication du papier restent
identiques.
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La plus vieille recette de cartapesta est donnée dans le
livre d'art de Nuremberg écrit par une nonne entre 1470 et 1500 :
la cartapesta est composé uniquement de papier chiffon c'est à dire du lin, du chanvre et plus rarement du coton, sans ajout de colle.
Les fibres végétales sont macérées et pressées. Cette préparation libère les forces d'adhésion (liaison H) propres aux fibres végétales. Ainsi, elles adhèrent en séchant. Ce mode de fabrication, sans ajout de liant, procure au matériau une cohésion réduite. Cette recette est donc réservée aux objets de petite taille Elle est répandue en Europe du Nord, surtout en Pays-Bas en Alsace et en Rhénanie. Elle demeure inconnue dans les sources italiennes du XIVème siècle, mais est attestée par les artisans de Toscane du XVème siècle, comme Donatello, ses successeurs, et Neroccio du Landi. La tête d'homme attribuée à Jacopo Sansovino, d'après une analyse menée en laboratoire, ne contient que des fibres de lin.
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Une variante de la recette du livre d'art de Nuremberg, présentée par Sincerus (1718), puis par Johann Melchior Cröcker (1719) consiste à mélanger les fibres végétales avec de la colle animale afin d'obtenir une meilleures cohésion, ce qui permet la réalisation d'objets plus grands.
la cartapesta est composé uniquement de papier chiffon c'est à dire du lin, du chanvre et plus rarement du coton, sans ajout de colle.
Les fibres végétales sont macérées et pressées. Cette préparation libère les forces d'adhésion (liaison H) propres aux fibres végétales. Ainsi, elles adhèrent en séchant. Ce mode de fabrication, sans ajout de liant, procure au matériau une cohésion réduite. Cette recette est donc réservée aux objets de petite taille Elle est répandue en Europe du Nord, surtout en Pays-Bas en Alsace et en Rhénanie. Elle demeure inconnue dans les sources italiennes du XIVème siècle, mais est attestée par les artisans de Toscane du XVème siècle, comme Donatello, ses successeurs, et Neroccio du Landi. La tête d'homme attribuée à Jacopo Sansovino, d'après une analyse menée en laboratoire, ne contient que des fibres de lin.
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Une variante de la recette du livre d'art de Nuremberg, présentée par Sincerus (1718), puis par Johann Melchior Cröcker (1719) consiste à mélanger les fibres végétales avec de la colle animale afin d'obtenir une meilleures cohésion, ce qui permet la réalisation d'objets plus grands.
La Madone à l'Enfant de Sansovino du Museo del
Genedese est composée de coton et de chanvre (ou de lin) mélangés à de la
colle animale. A défaut de colle animale, on pouvait utiliser de la colle
d'amidon avec des fibres végétales (lin ou coton) comme en témoigne l'analyse de
la Madone de Vérone de Donatello. (musée du Louvre)
Une
troisième possibilité propose d'ajouter aux fibres un mélange d'huile et de
résine (avec une forte proportion de résine). Ce mélange permet l'emploi de
toutes sortes de fibres, en plus des fibres végétales citées précédemment,
comme de la paille, de la filasse ou de l'étoupe ou bien encore de fibres
animales, laine, cuir et poils... Cette recette correspond au procédé de
fabrication des
cartapestas décrites en Italie pour la première fois en 1681, dans le
vocabulario Toscano dell'arte del disegno par Baldinucci.
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La quatrième et dernière possibilité consiste à mélanger des fibres végétales et animales avec des charges minérales, comme la craie, le plâtre ou l'argile, le tout additionné de colle animale, de résine ou d'huile de lin. Ce type de fabrication peut atteindre la dureté et la solidité de la pierre. Le mélange de ces charges forme une pâte plus grasse , facilement modelable, qui permet d'obtenir tous les détails du moule.
Cette recette est connue en France au XVIIIme et XIXme siècles sous l'appellation de carton pierre, en Allemagne dans le konversationslexicon de Pierer de 1892 sous le mot de Pappe.
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Cependant on connaît depuis 1991 une oeuvre datant du XVIme siècle appartenant à
cette catégorie : la Madone à l'Enfant de Jacopo Sansovino
conservé à Berlin est composée de fibres végétales additionnées de colle animale
et d'un mélange d'huile et de résine additionné de carbonate de calcium.SOURCE de ces renseignements(clic)
** Jacopo Tatti dit SANSOVINO( peint par Tintoretto)
Florence- 1486 / Décès : Venise, 1570
Elève
d'Andrea Sansovino dont il adoptera le nom, Jacopo Tatti dessinera les
plans de l'église San Giovanni dei Fiorentini à partir de 1519. Le
Bacchus (Florence, Musée national du Bargello) et l'Apôtre saint Jacques
(cathédrale de Florence) marqueront ses débuts comme sculpteur.
Il se réfugiera à
Venise en 1527, après le sac de Rome, et sera nommé "proto delle
Procuratie de supra" deux années plus tard. Il exécutera le maître-autel
de la Scuola di San Marco (vers 1533), la nouvelle Scuola della
Misericordia (à partir de 1532), l'église San Francesco della Vigna (à
partir de 1534) et le palais Corner dans le quartier San Maurizio (à
partir de 1533). Chargé de l'embellissement de la place Saint-Marc en
1537, il édifiera la Libreria Marciana, la Zecca, la Loggetta del
Campanile ainsi que la Scala d'Oro du palais des Doges et la façade de
l'église San Giovanni.