jeudi 17 janvier 2019

Les gardiens de la lagune; Vivian MOORE










Une ancienne légende vénitienne raconte que sous l’archipel, sommeille une bête – dragon ou monstre d’apocalypse – que seuls les gardiens de la lagune tiennent en respect.
Nous sommes en 1162, des o
ssements enfouis sous les décombres d’une église font ressurgir un passé que beaucoup auraient préféré garder secret… Quelques jours plus tard, un cadavre est retrouvé dans le canal du Rivoalto. 

Un meurtre qui entache le nom du doge Vitale Michiel II. Malédiction, crime politique ou vengeance? Hugues de Tarse aura besoin de toute sa sagacité et de celle d’Eleonor de Fierville pour comprendre à quel point les Vénitiennes jouent un rôle fatal dans cette sombre histoire d’amour, de jalousies et de haine.

Une intrigue qui nous fait plonger au cœur d’une Venise inconnue, celle de l'époque médiévale. La jeune République Maritime est déjà un empire, ses vaisseaux sillonnent une mer Adriatique qu’on nomme le Golfo de Venezia, des navires abordent aux rives de l’Orient et de la lointaine Chine, le doge porte encore le titre byzantin d'Hypatos…

http://www.vivianemoore.com/pages/livres/lagune.htm

J’ai aimé, dès les premières pages. La plume est belle , riche et déliée qui peint une Venise médiévale imaginée que nous ne pouvons qu’aimer, nous qui la connaissons aujourd’hui,saturée par le tourisme.
 Cette Venise là , est fière, laborieuse et créative qui se bâtit petit à petit sur une multitude d’ îlots posés sur la lagune.
L'archipel que nous appelons aujourd'hui, Venise, est un chapelets d'îlots bâtis par la main de l'homme, bordé de salines et quadrillé de canaux. 
Les maisons sont en bois regroupées autour d 'une église. 
Il y a des fermes, des entrepôts , des potagers et un marché .Il y a des boutiques. On y vend le sel, du gingembre, du poivre, de la cannelle. On y trouve aussi  des draps de lin, , de la soie, des parfums d'Arabie, des cuirs de Barbarie...Le palais des doges est un château fort byzantin; les rues sont en terre battue, la piazza est une prairie où s'amusent les nobles cavaliers. Pas de quais mais des pontons en bois.
Partout sur la lagune, des centaines de  barques et des navires de guerre et de commerce.
Lorsque Hugues de Tarse aborde à Venise, celle-ci est déjà un empire commercial.qui a une réputation à défendre.  


*****
C’est le premier livre que je lis de cet auteur et c’est une belle découverte. Cette enquête s’inscrit dans une suite d’ouvrages , une saga, dont elle est le dernier volume, celle du Chevalier Tancrède. 

L’auteur installe à Venise deux de ses principaux personnages : Hugues de Tarse et sa dame Eleonor de Fierville. Les descriptions sont très colorées , comme les tableaux que nous connaissons. Les intérieurs sont bien décrits, les toilettes aussi et ces descriptions s’inscrivent dans l’intrigue sans jamais la perturber.
L’auteur utilise des termes locaux mais sans tomber dans les explications scolaires qui m’irritent souvent. Une fois l’enquête résolue, les dernières pages du livre sont consacrées aux explications nécessaires : vocabulaire, personnages d’époque, etc. Et cet ajout est précieux.
Chapitre après chapitre , l’intrigue est bien menée et je suis restée dans l’attente de la vérité  jusqu’ aux toutes dernières pages. 

Hugues de Tarse est un enquêteur un peu particulier. Sa réputation l’a précédé et il est pressenti par le doge, dès son installation dans un des beaux palais le long du Canal. Tous les personnages sont bien campés et j’ai pris beaucoup de plaisir à les suivre.Les descriptions nécessaires n'alourdissent pas le texte.


Bref, un bon moment de lecture, trop court à mon avis.Mais j'ai cru comprendre que ce livre ,terminant une saga,  annonçait une autre série d'aventures  sur la "TERRA FERMA"
 Ce livre est paru le 3 janvier et , pour ma part, j'attends déjà le suivant.