mercredi 2 novembre 2016

Artémisia Gentileschi






Après avoir lu avec beaucoup d'intérêt et de plaisir la vie de Sofonisba Anguisola, j'ai voulu connaître aussi celle d'Artémisia Gentileschi.

L'un et l'autre livre ont été écrit avec passion. Les vies de ces deux femmes exceptionnelles s'inscrivent  chacune dans une fresque historique magistrale.

J'ai une tendresse particulière pour ces jeunes femmes volontaires qui tracent leur chemin à force de courage et aussi , un semblant de résignation. Mais c'est pour mieux affronter les interdits, pour assumer leur  talent, pour vivre leur vie , tout simplement.




En 1611, à Rome, dans un atelier du quartier des artistes, la jeune Artemisia se bat avec fureur pour imposer son talent. Son adversaire le plus redoutable n'est autre que son père, son maître, le célèbre peintre Orazio Gentileschi. Il voudrait cacher au monde sa sensualité et surtout son génie. Mais le destin bouleverse les plans d'Orazio : son meilleur ami viole Artemisia. Commence alors un duel dont le père et la fille seront tour à tout la victime et le vainqueur.


Artemisia, c'est le drame d'un amour fou, de la tendresse et de la haine entre deux êtres enchaînés par les liens du sang. C'est la douloureuse rivalité entre deux artistes qui s'immiscèrent dans l'intimité des papes et des rois en un temps où art rimait avec pouvoir et politique. C'est l'histoire de villes - Rome, Florence, Naples, Venise, Londres - où éclatèrent les passions d'hommes en quête de beauté.



Artemisia raconte l'aventure de l'une des premières grandes femmes peintres de l'histoire, une femme qui brisa toutes les lois de la société afin de conquérir la gloire et la liberté.


Deux lectures passionnantes!

mercredi 21 septembre 2016

La jeune fille au clavicorde. ( Agnès Sautois)



Autoportrait à l'épinette.( 1556/57)


Depuis La jeune fille à la perle, de Tracy Chevalier,nous sommes en présence d'un certain nombre de romans relevant du même genre, que l'on pourrait appeler biographies romancées, dans lesquels la vie d'un(e) peintre, d'un(e) musicien(ne) nous est racontée sous la forme d'un roman.Un véritable roman, et non une simple biographie plus ou moins retouchée pour l'auteur.

C'est un genre moins simple qu'il n'y paraît.
En effet, si le canevas est déjà donné, le genre requiert un mélange harmonieux d'érudition et de talent de conteur, de romancier.

Agnès Sautois 
possède ces deux qualités de façon éminente. Erudition? L'excellente biographie qui clôture le livre le prouve à suffisance.Elle passe sans difficultés de l'Italie de la Renaissance-bientôt de l'âge classique- à l'Espagne et aux Pays-Bas.



En effet son héroïne,
Sofonisba Anguissola,
est l'une des rares femmes admises à l'époque au rang des peintres, et cela lui vaudra une carrière aventureuse, toute pénétrée par l'amour de la peinture, les amitiés nombreuses, notamment pour ses soeurs et la famille royale d'Espagne- bien des chagrins aussi, car on mourrait jeune à l'époque-et l'amour est venu tard.
Mais cette érudition n'empiète pas pas sur le récit, tout se déroule d'une seule coulée. de plus l'auteure a cette qualité rare de savoir créer une atmosphère, de pénétrer ses personnages de l'intérieur, d'en voir non seulement les mauvais côtés, mais aussi les beaux, même chez ceux que l'histoire a jugés sévèrement, comme le duc 
d' Albe et Philippe II.Son style, sans rien de trop appuyé, est d 'une correction et d'une élégance parfaites, et fort bien adapté au sujet.
Bref, une belle réussite et une lecture passionnante.

J.Bodson dans Reflets Wallonie-Bruxelles n°49.
Organe officiel de l'Association royale des écrivains et artistes de Wallonie( AREAW).Langue française et langues endogènes de Wallonie



Editions Dricot (clic)

Biographie de Sofonisba Anguissola (clic)