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| Photographe inconnu | 
""Ami, tu verras à Venise,
Dans la cour du palais ducal,
Ciselés d’une main exquise,
Deux puits revêtus de métal.
C’est là que, sveltes, court-vêtues,
Tout le jour les porteuses d’eau,
En découvrant leurs jambes nues,
Plongent & retirent leur seau.""
 (...)
Edouard GRENIER(clic) pour le texte complet.
 Le  bicollo ou bigollo   est un morceau de bois , un peu concave dans le milieu avec ,à chaque bout , une entaille pour y accrocher les seaux.
En fait c'est notre palanche( origine lat.palanca)       
Les entours de la Porte della Carta (clic) sont       toujours très animés.Par cette porte, on voit entrer et sortir à chaque       instant les porteuses d'eau, les BIGOLANTE,       robustes paysannes du Frioul, coiffées de chapeau d'homme à petit bord       et portant deux seaux de cuivre en équilibre sur un bâton.Les margelles       des citernes où ces paysannes vont puiser l'eau, dans la cour intérieure       du palais, sont à elles seules de véritables petits chefs d'oeuvre.
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| Carlo PONTI.1863 | 
""Il n’est point de touriste en Italie qui n’ait regardé avec plaisir  les porteuses d’eau de Venise courant au pas gymnastique, d’un air  preste et affairé, sur les dalles de la place Saint-Marc. Quoiqu’elles  parlent un dialecte peu différent du vénitien, on voit bien, à leur  costume pittoresque, à leur petite taille, à leurs traits délicats,  qu’elles ne sont point de la race antique des Vénètes. On les appelle Bigolante ou Pagote.  Le premier de ces deux noms tient à leur métier, le second au pays d’où  elles viennent. Pago est une île froide et stérile de l’Adriatique,  située le long des côtes escarpées de la Croatie. Dans toutes les  grandes villes, certaines industries sont exercées par des étrangers à  qui la force de l’usage donne une sorte de privilège. C’est ainsi qu’à  Paris la Normandie envoie des nourrices, la Bourgogne des bonnes  d’enfans, et l’Auvergne des charbonniers. À Venise, la profession de  porteuse d’eau appartient presque exclusivement aux filles de Pago. Du  fond de l’archipel dalmatique, elles viennent gagner leur dot, et se  dépêchent de servir le bourgeois vénitien pour retourner se marier dans  leur pays, où leurs fiancés les attendent. Assurément, il faut qu’elles  portent bien des mètres cubes d’eau pour amasser de quoi faire un  trousseau, car on ne leur paie qu’un sou par voie, et encore le sou  vénitien ne vaut que trois centimes ; mais leurs seaux de cuivre sont  petits, on peut aller bien des fois à la citerne dans une matinée, et  puis les garçons de Pago n’exigent point qu’une fille soit aussi riche  qu’une héroïne du Gymnase.""
Scènes de la vie vénitienne.
Paul de MUSSET
Revue des deux mondes .T.15,1852
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| Eugène de Blaas | 
Au XVIII e siècle, elles étaient une bonne centaine qui, après avoir acquis le droit de vente en payant une cotisation aux " acquaroli ", se répandaient dans la ville et s'annonçaient  grâce à un très sonore 
" Aqua mo!"
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| Eugène de Blaas | 
Elles portaient l'eau douce directement aux maisons et aux commerçants qui en faisaient la demande.
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| Eugène de Blaas | 
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| Franck Duveneck | 
 

 
Elles étaient fort belles, ces porteuses d'eau, telles que les artistes les présentaient. La réalité était sans doute plus contraignante pour leurs épaules et leur dos. Merci pour votre très intéressante publication, bien documentée. Je suis heureuse de votre retour.
RépondreSupprimerAnne
L'histoire d'amour du fiston riche mais pâlot pour la Pagote pauvre mais robuste a beaucoup vieilli ... Mais votre iconographie est superbe ! Où est-ce que vous trouvez tout ça ?
RépondreSupprimerAnne,
RépondreSupprimerC'est vrai que les artistes, de ce temps-là, surtout, avaient tendance à "poétiser" sur la réalité.
Merci de votre passage !
Bonjour Liliforcole..c'est vrai que tous ces récits sont désuets, surannés....dépassés à l'heure d'aujourd'hui et ..ça laisse songeur non?
Les illustrations, je les trouve sur le net...je lis beaucoup, je note et puis je cherche...cela occupe les longues soirées vouées au foot...que je ne regarde pas ;-)))
Ce sont des vers de mirliton. Plus personne n'oserait écrire ça aujourd'hui.
RépondreSupprimerEt la chute est bien dans l'esprit de l'époque : ah, voyez comme cette pauvresse, qui a osé dédaigner l'amour du fils du doge, est punie !
Vous m'avez appris plein de choses, et en particulier, incidemment, ce qu'est une palanca : je ne m'étais jamais posé la question ;-)