Photo: ZEN
" Elle est toute au silence et à la nuit; elle est toute de solitude lunaire.Je parcours ses calli désertes, je traverse ses campi vides qu'encadrent des façades obscures, ses ponts où mon pas ne croise nul pas.{...}je marche comme dans un rêve, le rêve d'une ombre qui errerait dans une ville morte, et cependant, je sais fort bien où je vais.
Ce chemin, je l'ai parcouru cent fois; j'en connais tous les détours, les heures de lumière et de soleil aussi bien que les aspects nocturnes.
Cent fois, j'ai tourné l'angle de cette calle, monté les marches de ce pont, suivi cette fondamenta.Cent fois, mon pas a retenti sur les dalles de ce campo, sous la voûte de ce sotto portico. Je reconnais ce campiello où coule une fontaine.Maintenant, je n'ai plus qu'à contourner le mur rouge de ce jardin et à enfiler ce ramo. Me voici arrivé. Au branle de la sonnette, cette porte va s'ouvrir et je n'aurai même pas à dire : c'est moi..."
Henri de Régnier.
L'altana ou la vie vénitienne.1899-1924.
Edition Bartillat.Page 191.:-)
Quel beau texte. Quelle sensibilité !!
RépondreSupprimerMerci de nous le faire partager. Avec
cette chaleur lourde, pesante, je revois
en imagination le tableau de Carpaccio,
exposé au musée Correr, et décrit ( faussement)
comme " les courtisanes" . Deux femmes sur leur
terrasse, accablées par l'été vénitien.
Elsa ARKUS
Très beau blog, merci beaucoup. Connaissez-vous le travail de Davide Battistin, jeune peintre vénitien, charmant, que l'on peut rencontrer facilement dans son atelier vers san sebastiano, au bout de la calle lunga san barnaba. C'est une de mes belles rencontres de ùon dernier voyage!
RépondreSupprimerBonjour Glumukee, merci de votre visite et de votre commentaire. Je ne connais pas ce jeune artiste mais ce que je découvre de lui sur le net me plaît beaucoup et sans doute irais-je faire un tour de par chez lui lors d'un prochain séjour.
RépondreSupprimerEt toi Danielle l'as-tu parcouru cent fois ce petit chemin entre calli, ponti et rii ?
RépondreSupprimerJe retiens aussi Battistin, merci glumukee
A bientôt
Je suis en train de le lire, ma bibliothécaire me l'a trouvé à la cave, c'est une édition de 1928 !!!
RépondreSupprimerUn régal !!!!