mercredi 29 février 2012

Melancholia.Idylle vénitienne.

Henri LEBASQUE


Elle venait de psalmodier et de me traduire,- à l'ombre du pin de san Francesco, dans le calme enclos sacré,- quelques doux vers de l'Epipsychidion. Nous évoquions Harriet Westbrook,
Mary Goodwin, Claire Clairmont, et Shelley, qui leur dévasta l'âme.
- Il aima ! dis-je lyrique...
-Il fut aimé...rectifia-t-elle.
-Peut être, acquiesçai-je en souriant, peut être n'avait-il, en effet, dans sa poitrine, sous le sein gauche, qu'un morceau de marbre peint en rouge...La preuve en serait, n'est-ce pas, que, lorsque Byron et Leigh Hunt, sur la plage de la Spezzia, incinérèrent son cadavre, tout se consuma de sa chair sauf son coeur...
-A moins que le coeur, balbutia-t-elle, ne soit chez les hommes, la seule chose qui ne puisse brûler  jamais!

Elle me prit la main, me regarda...Vite, je lui baisai les paupières.Elles avaient un peu le goût de sel.


Gabriel SOULAGES





 Alfred CLINT


(près d’Horsham 1792 – mort en mer en Italie 1822) : poète romantique anglais. Il fit ses études à Eton où, à cause de sa grande beauté et de sa sensibilité maladive, il eut à souffrir les persécutions de ses condisciples. Pour fuir leur inimitié, il se jeta avec ardeur dans les études et dans les expériences scientifiques. Son attitude lui valut le surnom de « Shelley le Fou » ou encore « Shelley l’Athée ». Il commença très tôt à composer des romans et des poèmes. Enfin, il se fit expulser d’Oxford pour une composition qui indigna ses professeurs, The Necessity of Atheism - Nécesité de l’athéisme (1811).  Shelley s’installa à Londres, tomba amoureux d’une jeune fille de seize ans, Harriet Westbrook, et l’épousa l’ayant enlevée à ses parents de la plus romanesque manière. Peu après, il se jeta dans la politique. Ses écrits révolutionnaires, Déclaration of Rights – Déclaration des droits (1812) et The Devil’s Walk – L’errance du diable (1812), attirèrent l’attention du gouvernement. Pour éviter toute poursuite, il voyagea à travers toute l’Angleterre. En 1813, Shelley publia son poème philosophique Queen Mab – Le reine Mab  et, en 1814, une Refutation of Deism – Réfutation du déisme.  Son ménage devenu un enfer, il se sépara de sa femme qui se suicida en 1816 après lui avoir donné un fils, Charles Bysshe. Ses misères lui inspirèrent un magnifique poème, Alastor or the Spirit of Solitude – Alastor ou l’esprit de solitude (1816). Pour se consoler, il enleva Mary Godwin( auteur de Frankenstein,) et fit avec elle un voyage en France et en Suisse dont il a publié le récit  en 1817, The History of a six weeks - L’Histoire d’un voyage de six semaines.
C'est au milieu de tous ces tracas que Shelley composa son chef-d'œuvre, The Revolt of Islam - La Révolte de l’Islam (1818), l'un des plus purs morceaux de poésie de la littérature anglaise. Ne pouvant plus vivre en Angleterre, il s'établit en Italie où il retrouva Byron auquel il voua la plus profonde amitié. Il y écrivit The Cenci (1819), une tragédie en cinq actes ; Prometheus unbound – Prométhée délivré (1820), poème d'une sublime envolée sur le thème de la rédemption de l'humanité; the Ode of the west Wind- Ode au vent d’ouest, d'un lyrisme échevelé, etc. La connaissance qu'il fit de la charmante Emilia Viviani lui inspira son Epipsychidion /mot grec signifiant littéralement une âme sur une âme, c’est-à-dire une âme en harmonie avec une âme/ (1821), imprégné d'un profond mysticisme, et la mort de John Keats son plus beau poème, Adonais (1821). D'une activité intellectuelle prodigieuse, il traduisit Platon, Spinoza, Eschyle, Goethe, Calderon. Shelley périt en mer en 1822 au milieu d’une affreuse tempête. Son corps, retrouvé au bout de dix jours, fut brûlé en présence de Byron et de Leigh Hunt, et ses cendres placées dans le cimetière protestant de Rome.( Source : ici)


 Clara Mary Jane Clairmont communément connue sous le nom de Claire Clairmont, née le 27 avril 1798 et morte le 19 mars 1879 à Florence, est la belle-sœur de la femme de lettres Mary Shelley et la mère de la fille de Lord Byron, Allegra.



4 commentaires:

  1. Un très joli billet que vous nous offrez là.
    Quel plaisir de commencer la journée avec un tableau de Lebasque,seul le titre de votre billet m'attriste,tout comme l'intitulé de votre vidéo.
    Votre tableau pourrait faire penser à Berthe Morisot,je suis un peu conditionnée,nous allons avoir une très belle exposition qui lui sera consacrée à Marmottan ,elle débutera la semaine prochaine.
    Je vous souhaite une douce journée

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  2. Françoise....je n'ai pas choisi le titre du billet par contre le tableau m'a plu dès que je l'ai trouvé.J'ai hésité juste un instant et ensuite je me suis dit que j'aimais le contraste entre le tableau lumineux de Lebasque et le titre en grisaille du texte de Soulages.
    Belle journée à vous.

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  3. Non ho ancora letto alcuna opera di Shelley, ma cercherò di farlo per poter dare un giudizio dal quale, quindi, mi astengo. Ottimi i post precedenti e non sapevo che il Baffo fosse il padrino di Casanova. Un cordialissimo saluto.

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  4. J'adore le petit chapeau de la lectrice de Lebasque !
    Merci aussi Aloïs pour l'info !
    Belle soirée Danielle

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