Peintre, dessinateur, graveur, Jan Gossart, ou Gossaert, dit Mabuse est un artiste flamand romaniste de style maniériste de l'École d'Anvers. |
Cette œuvre de Jan Gossaert raconte toute l’histoire d’À la recherche d’Utopia en une seule image magnifique : Portrait d’une jeune princesse danoise portant une sphère armillaire. La sphère armillaire qu’elle tient en main représente l’univers, mais à l’époque de Thomas More, elle symbolisait aussi la sagesse et la connaissance. Les anneaux métalliques représentent les cercles célestes. La princesse tient intentionnellement l’instrument scientifique à l’envers ! Jan Gossaert traduit ainsi merveilleusement le message d’Utopia : renverser les choses et être ouvert au changement permettent de révolutionner les idées.
L’île Utopia n’a jamais existé. Pourtant, Thomas More la décrit dans le moindre détail comme si elle avait existé : un monde imaginaire avec des idées révolutionnaires comme une journée de travail de six heures, une grande abondance et un bonheur enviable. Mais ce monde idéal ne pouvait exister qu’avec un contrôle strict, le non respect de la vie privée et des sanctions sévères pour les dissidents.
L’exposition installée, depuis octobre , dans l’impressionnante bibliothèque de l’Université de Louvain nous invite à découvrir Utopia, la vie et l’œuvre de More et le genre littéraire utopique.
On peut y voir des manuscrits, des lettres originales, d’anciennes publications et des curiosités . Autant de documents précieux qui constituent la base d’une riche tradition utopique. À l’instar de Thomas More, beaucoup de scientifiques et d’écrivains ont couché sur papier leurs réflexions sur la société idéale.
L’engouement pour Utopia a donné lieu à une vague de créativité dans la peinture, à la réalisation de tapisseries, de cartes géographiques et d’instruments scientifiques. Tous les grands maîtres contemporains de Thomas More sont représentés avec des chefs-d’œuvre absolus.
À la recherche d’Utopia est une occasion unique d’admirer dans une même exposition les plus belles œuvres de Quinten Metsys, Jan Gossaert, Albrecht Dürer, Hans Holbein et bien d’autres encore.
L'exposition nous fait découvrir un seizième siècle qui rappelle l’ actualité de 2016.
Thème 1: Utopia de Thomas More
'Un livre d’or, pas moins utile qu’amusant, sur la république idéale et sur la nouvelle île Utopia', dit le sous-titre d’Utopia. Thomas More l’a écrit par frustration parce que corruption et mauvaise gestion étaient monnaie courante en Angleterre. Sa réponse fut Utopia: une île imaginaire où le bonheur et la justice régnaient en maître.
Utopia n’est pas seulement une histoire de rêves et d’idéaux. Les échecs et les déceptions font aussi partie de la quête de la nouvelle société. Le rêve demeure intact ou se transforme en cauchemar.Cette dualité détermine le caractère du deuxième aspect de l’exposition : le succès ou l’échec.
Utopia s’intéresse aux deux. More souligne l’importance de l’harmonie : de la redistribution des richesses à l’égalité des chances pour tous : riche ou pauvre, homme ou femme. Il prône la liberté de religion et même l’euthanasie - sujet pourtant tabou - y est pratiquée. Mais même dans le monde idéal, il y a un revers à la médaille. Certains sont exclus et ne peuvent pas accéder aux lieux où il fait bon vivre. Situation reconnaissable ! Pour souligner cette dualité, il y a deux espaces : l’utopie et son pendant la dystopie.
Un exemple frappant du monde idéal est le tableau Schuttersfeest (fête des archers) du Maître de Francfort.
L’on y voit un groupe de personnes dans un ravissant jardin, en train de prendre du bon temps. Mais le peintre anonyme n’est pas aveugle à l’autre réalité : un autre groupe de personnes est délibérément repoussé par des gardiens armés. La grille est fermée. Les intrus ne sont pas les bienvenus.
Deuxième expression : les époustouflants Besloten Hofjes (jardins clos). Ces petits chefs d’œuvre - restaurés spécialement pour l’exposition – représentent un monde idéal, spirituel et paradisiaque.
Thème 2: Mondes imaginaires
Utopia n’est pas seulement une histoire de rêves et d’idéaux. Les échecs et les déceptions font aussi partie de la quête de la nouvelle société. Utopia s’intéresse aux deux. More souligne l’importance de l’harmonie mais même dans le monde idéal, il y a un revers à la médaille. Certains sont exclus et ne peuvent pas accéder aux lieux où il fait bon vivre. Situation reconnaissable! Pour souligner cette dualité, il y a deux espaces: l’utopie et son pendant la dystopie.
Thème 3: Derrière l’horizon
Thème 4: L’univers dans la main
La quatrième et dernière partie de l’exposition nous réserve un accord final sublime. Le rêve du monde idéal prend une nouvelle dimension dans l’art.
Les gens veulent comprendre l’univers et l’éternité – et plus seulement croire. Naturellement, la science a propulsé cette recherche. L’exposition présente des instruments de mesure scientifiques originaux de Louvain datant du 16e siècle. Louvain était à l’époque à la pointe de la fabrication des sphères armillaires(clic) et des astrolabes
Mais, me direz-vous, pourquoi parler ici de cette exposition proposée en Belgique et qui n'a , pas vraiment, de lien avec Venise? Enfin, pas de lien, c'est encore à voir et à discuter, Venise étant intimement mêlée à tout ce qui fit "mûrir "notre civilisation, nos esprits, nos sociétés.
Quoiqu'il en soit, c'est ce portrait passé sur le net qui a retenu mon attention et surtout l'explication donnée au" bijou" que tient cette princesse.
Je me suis souvenue vous avoir déjà proposé des "natures mortes" dans lesquelles ces sphères étaient présentes sans que j'aie pu donner , alors, plus d'informations à leur sujet. En fait, pour être sincère, j'ignorais tout de ces sphères particulières.
Sebastiano LAZZARI ( clic)
Sources de ce billet et détails ici
Photos du NET !
Mais j'ai mis cette exposition à mon programme,
pour janvier 2017.
Photos du NET !
Mais j'ai mis cette exposition à mon programme,
pour janvier 2017.
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