mardi 8 novembre 2011

Barbara STROZZI......




portrait présumé de Barbara Strozzi par Bernardo Strozzi

Née à Venise , le 6 août  1619, fille adoptive de Giulo STROZZI, mais très probablement fille naturelle du poète et d' Isabella Garzoni, dite  "La Greghetta", servante et héritière et qui vivait  au palais.

Au pied du pont de San Canciano, la colonnade du palazzo STROZZI, belle et suggestive demeure de riches banquiers florentins.


Barbara STROZZI fut baptisée dans la proche église de Santa Sofia.Elle étudie la composition auprès de Francesco Cavalli, et à partir de 1634 on la trouve associée comme chanteuse et compositrice à l'Accademia degli Incogniti fondée par Giovanni Francesco Loredano. Le poète Niccolò Fontei en parle comme d'une cantatrice virtuose .Comme sa compatriote Antonia BEMBO, qui émigra à Paris, elle se distingue à la fois comme compositrice, chanteuse et luthiste.Entre 1644 et 1664, elle publie à Venise huit volumes de pièces vocales à une ou plusieurs voix.Elle participe aux réunions littéraires, musicales et ésotériques des académies vénitiennes où elle est remarquée autant pour son talent que pour sa beauté. Ses oeuvres évoquent souvent la souffrance amoureuse, l'amour non réciproque et la trahison.
Elle est avec Francesca Caccini l'une des rares compositrices italiennes du  XVIIe siècle.Mère de  quatre enfants  dont le père serait Giovanni Paolo Vidman, elle meurt à Padoue en 1664.


« Per un bacio che rubbai
dalle labbra del mio bene,
in priggion de mille guai
rinserrato amor mi tiene.
Al Giudice fiero
ch’udendo ci stà,
la mia sdegnosetta
dimanda vendetta
io chiedo pietà
mà sono intese, oh Dio,
le sue querelle e non il pianto mio.

Ben lo sò ch’à suo riguardo
mi farà morire al fine,
ò col foco d’un bel guardo
ò col laccio d’un bel crine;
mà s’egli lo vole,
finir anch’io vò
la vita el tormento
e, lieto e contento,
a morte n’andrò,
pur che mi lasci ancora
render ciò che rubbai prima che mora. »
« Pour un baiser volé
des lèvres de ma bien-aimée,
l’amour me tient captif
dans la région des mille fatalités.
Au sévère Juge
qui maintenant nous écoute,
ma petite dédaigneuse
demande vengeance ;
j’implore pitié,
mais ses plaintes sont écoutées,
 Oh ! Dieu !
et non mes pleurs.
Je sais bien que pour cette raison
elle me fera finalement périr
par le feu d’un beau regard,
ou par le ruban d’une belle chevelure.
Mais si ainsi il le désire,
moi aussi je veux en finir,
avec ma vie et mon tourment,
et joyeux et content,
j’irai vers la mort,
à condition qu’elle me permette encore
de rendre ce que j’ai volé, avant de mourir. »









Giulio STROZZI


Poète, écrivain et librettiste italien (Venise 1583 – id. 1652).
Il fut très actif à l'Académie de Rome puis à celle de Venise ; dans cette dernière ville, il fonde, chez lui, en 1637, l'Accademia degli Unisoni. Surtout connu pour ses livrets d'opéras, il a pris une part importante à la création de l'opéra vénitien. Citons, en tout premier lieu, parmi les compositeurs qui ont utilisé ses textes, Monteverdi (La Finta pazza Licori, 1627 ; Proserpina rapita, 1630), F. Manelli (La Delia o sia La Sera sposa del sole, 1639), Sacrati (La Finta pazza, 1641), puis Cavalli (Veremonda, 1652). 
Ses poèmes ont aussi inspiré les madrigalistes, en particulier Monteverdi et bien sûr sa fille adoptive Barbara Strozzi                                    
Source:Larousse


8 commentaires:

  1. Grâce à toi, je viens de découvrir l'histoire de Barbara Strozzi...
    Merci Danielle et bonne journée !

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  2. je suis en plein dedans!!!
    Douce journée M de Sclos

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  3. Martine, j'ai en effet pensé à toi...car je crois que Barbara Strozzi était également claveciniste...il me semble avoir lu cela quelque part..
    Bonne journée, ici sous la bruine !

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  4. Elle s'accompagnait du luth ou du théorbe,je n'ai rien trouvé en ce qui concerne le clavecin; à l'époque cet instrument accompagnait beaucoup, les solos étant réservés à l'orgue.
    Dommage cela aurait été passionnant vu ce qu'elle a composé pour la voix.
    je pars au boulot
    M de Sclos

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  5. Claveciniste, j'ai trouvé ça ici....

    http://www.lamediatheque.be/travers_sons/fc-strozzi.htm

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  6. Et les madrigaux n'étaient pas accompagnés de musique, ils étaient à Cappella et à cinq voix... J'ai appris beaucoup de choses ces derniers temps !
    Merci Danielle de m'éclairer sur Barbara Strozzi !
    Bonne soirée !

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  7. Tes billets sont toujours très riches en documentation.

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