lundi 10 décembre 2012

Gaspare GOZZI


Gaspare Gozzi,  
Venise 4 décembre 1713, Padoue 26 décembre 1786


Gasparo GOZZI fut le premier en Italie à donner la  forme et l'aspect du journal moderne à la presse périodique.Publiée à partir du 6 février 1760 par l'éditeur Pietro MARCUZZI, la Gazette sort deux fois par semaine, le mercredi et le samedi ( l'abonnement annuel coûte un sequin, et chaque numéro 5 sous.

"Fondateur et rédacteur de 1760 à 1762 de la Gazzetta veneta et de l'Osservatore veneto,il y
 dévoile une grande curiosité pour le quotidien et un goût de la chronique humoristique, qui l'apparente à Goldoni.

Sur la page titre du journal, sous la devise IPSE ALIMENTO SIBI,(qui s'alimente soi-même) un ourson suçant sa patte droite et tenant l'autre posée sur un tronc d'arbre pour signifier que la Gazette se nourrissait de ses propres nouvelles et ne cherchait pas loin ses ingrédients.

 La maison natale près du Campo San Tomà
Le siège de la Gazette, une porte seule avec sonnette, se trouvait à San Polo , dans la calle de Cà Bernardo. A ses débuts,le quotidien était vendu dans certaines librairies et dans les cafés dont le" Florian". C'est d'ailleurs dans cet univers feutré que Gozzi s'installait pour observer les habitudes des Vénitiens  afin d'en" nourrir" les pages de sa Gazetta. En effet, nouvelles et commérages  allaient bon train , il lui suffisait de tendre l'oreille.

DOMUM QUAE GASPAREM GOZZIUM V.C.
VAGIENTEM EXCEPIT
HOSPES
SALVERE JUBETO



La vie et l’œuvre de Gasparo Gozzi s’inscrivent dans le vif de la culture vénitienne de la seconde moitié du XVIIIe s., qui, sous le signe d’un illuminisme modéré, concret, individuel et quotidien, trouva son expression la plus nuancée dans le journalisme. Issu d’une famille à demi ruinée par la crise économique qui affectait alors la petite noblesse, Gasparo entreprend, après des études de droit et de mathématiques, une carrière de polygraphe, d’éditeur et d’imprésario théâtral avec la collaboration de sa première femme, la poétesse Luisa Bergalli (1703-1779), non sans de fréquents revers de fortune le contraignant à d’humbles fonctions de précepteur, voire de copiste à la librairie de Saint-Marc. Adaptateur d’ouvrages théâtraux étrangers, auteur de médiocres comédies (Il Filosofo innamorato, Esopo alla corte, Esopo in città), puis de drames (Enrico Dandolo, Marco Polo, etc.), traducteur-vulgarisateur de Daphnis et Chloé et de Lucien, poète satirique (Rime piacevoli, 1751), épistolier (Lettere diverse, 1750-1752) et polémiste littéraire (Difesa di Dante, 1757), il donne sa pleine mesure de styliste raffiné et de moraliste dans son œuvre de journaliste, au cours des deux années où il fonde et rédige successivement le Mondo morale, la Gazzetta veneta (bihebdomadaires, févr. 1760 - janv. 1761) et L’Osservatore veneto periodico (bihebdomadaire, puis hebdomadaire, févr. 1761 - août 1762). C’est dans ces deux dernières feuilles surtout qu’il donne libre cours à sa curiosité du quotidien et à son goût de la chronique humoristique, avec une verve qui l’apparente à Goldoni*, dont plusieurs comédies sont d’ailleurs commentées par la Gazzetta avec justesse et sympathie, tandis que l’écriture de L’Osservatore, plus littéraire et moins liée à l’actualité, se rattache à une tradition allant de Théophraste et Lucien à La Bruyère. Dans les Sermoni en vers (1745-1781), la satire de la société vénitienne tourne au maniérisme et reflète le progressif repliement sur soi, dans l’amertume et la désillusion, de Gasparo, qui, affligé d’une grave maladie nerveuse, tente même, en 1777, de se suicider. Il ne lui reste désormais, pour tromper le radical pessimisme de ses dernières années, que la sollicitude affectueuse d’une seconde épouse et l’activité pédagogique qu’à partir de 1764 il déploie à la surintendance des Études de Padoue et dont plusieurs traités antérieurs développent les judicieux principes : Riforma degli studi (1770), Delle scuole di Venezia da porre invece di quelle de’Gesuiti (1773) et Sopra il corso di studi che piu convenga all’Accademia della Zuecca in Venezia (1775).

 Pour rappel, Gaspare GOZZI fut marié à la poétesse Luisa BERGALLI(clic)



Oratorio della Scoletta del Santo - 
Sant'Antonio di Padova.




5 commentaires:

  1. Google est "intarissable de connaissance"!!!! Voilà ce que je viens de trouver suite à cet article que je lis avec délectation.
    http://archive.org/stream/gasparegozzivita00vigluoft#page/60/mode/2up
    Belle semaine
    M de Sclos

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  2. Et bien quelle chance tu as... j'ai passé beaucoup de temps à chercher..mais d'une page à l'autre...on déborde facilement du sujet recherché...voilà une adresse à garder...car elle est bien intéressante et , en effet, merci, Google...
    Belle semaine à toi...oui cette fois la neige tombe...comme chez toi d'ailleurs...même module!:-))

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  3. Fort intéressant de faire connaissance avec le "pendant" de notre Théophraste !! Lieux et mémoire que je saluerai lors d'un prochain voyage vénitien !

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  4. Le créateur d'une gazette ne peux qu'
    être sympathique. J'adore ce personnage.
    Merci à toi Danielle pour ce très bel
    article, vraiment passionnant. Ici, pas
    de neige, mais demain 0° et même encore
    moins. Donc verglas et je reporte mes
    sorties. Pas bon pour moi....
    Bonne semaine et fais bien attention
    à toi. ELZA

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